Le documentaire "Le cri des goélands" a été primé dimanche soir au FReDD, le Festival International toulousain dédié au film d’environnement

Des eaux bleues turquoises et des espaces naturels exceptionnels, voilà ce que nous connaissons des paysages corses. Pourtant, le documentaire "Le cri des goélands" nous livre une facette plus sombre de l'ile : celle de l’enfer des déchets en partie expédiés en Occitanie. Dimanche soir à Toulouse, le film a été primé au FReDD, le Festival International du Film d'Environnement, dans la catégorie "Film Une Heure".

Le documentaire de Gisèle Casabianca "Le cri des goélands" a été primé dimanche soir au FReDD, le Festival International du Film d'Environnement qui s'est déroulé à Toulouse, du 3 au 9 octobre 2022. Le film, coproduit avec Cantina studio, les films du tambour de soie, France 3 Occitanie et Corse Via Stella, a été désigné lauréat de la sélection "Un Film Une Heure". Une catégorie qui vise à toucher un public particulièrement large, pour le sensibiliser, l'informer et l'inviter à se questionner sur son environnement, dans le but d'une prise de conscience collective.

Le film nous invite en Corse, où face à la mer et loin des apparences, se cachent à l’arrière-plan, un décor et des parfums qui ne sont pas des plus remarquables : décharges sauvages, carcasses de voitures, électroménagers, ordures ménagères "nous produisons plus de 730 kg de déchets par an et par habitant, ce qui est beaucoup plus que la moyenne nationale, qui avoisine les 525 kg (…) Or, l’ile compte deux centres d’enfouissement, une usine de tri et pas la moindre usine de recyclage".

Et oui, la Corse souffre de ses déchets. Une pollution importante générée, que ce soit par leur accumulation dans le sol, ou par le biais des camions qui empruntent régulièrement les routes de l’ile pour les déposer dans un des centres d’enfouissement. Comme à Viggianellu, un petit village de 820 habitants.

Pourtant, les habitants et habitantes, très attachés à leur patrimoine et à la beauté de l'ile, se sont mobilisés à plusieurs reprises pour la préservation de leur territoire. Par exemple, il y a 30 ans, l'ile de beauté, fut la première en France, à interdire l’utilisation des sacs plastiques dans la grande distribution. Mais que s’est-il donc passé ? La question est posée par la vidéaste corse : "comment en sommes-nous arrivés là ?"

A défaut d’engager notre révolution verte, nous en sommes arrivés à enfouir 5 millions de tonnes d’ordures et à exporter sur le continent ce que les sols saturés ne peuvent plus absorber.

Gisèle Casabianca, réalisatrice corse

Chaque matin, des camions chargés d’ordures embarquent sur des bateaux : direction le continent et autres pays d’Europe. L’Occitanie, avec ses usines de traitement situées à Nîmes et Perpignan est largement concernée. Aujourd’hui, elle se retrouve à devoir traiter plus de 43 000 tonnes de déchets annuels en provenance de la Corse. 

Pourtant dans l’ile, des citoyens et citoyennes s’engagent au quotidien pour préserver leur environnement. Des comités se sont créés. Mais qu'en est-il de la conscience collective ? Et quels rôles jouent les élus vis-à-vis de cette situation ? Existe-t-il des blocages politiques ou d’une autre nature ? Des intérêts privés s’opposent-ils à l’intérêt collectif ?

"Le cri des goélands" à voir en replay sur notre site francetv.fr

Une coproduction Cantina studio / Les films du tambour de soie / France Télévisions

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