Chaque année à la fin du mois de mai, l’Aubrac se couvre de blanc. Ce n'est pas de la neige mais des millions de narcisses qui offrent bien plus qu’un spectacle aux habitants du célèbre plateau de la Lozère. C'est aussi une petite source de revenu car les narcisses sauvages se récoltent.
Toutes les fins mai, le phénomène se reproduit. Et pourtant face à ce spectacle, on a toujours du mal à croire au miracle.
Par millions, des narcisses recouvrent le plateau de l’Aubrac. Reportage sur la commune de Marchastel.
Une magie à laquelle un couple de ramasseur est habitué. Depuis plus de 25 ans, ils récoltent cet or blanc.
Et cette année, les choses ne tournent pas aussi bien que d’habitude. Les fleurs sont plus rares.
C’est la deuxième année consécutive que la récolte est médiocre. Fatalité, les narcisses poussent naturellement sur le plateau et on ne sait pas vraiment pourquoi une année est meilleure ou plus mauvaise qu’une autre.
Malgré ces aléas, la cueillette matinale des narcisses est une véritable institution sur l’Aubrac. Les retraités ou les jeunes y trouvent un petit complément de revenus. Mais pour arriver à amasser assez de fleurs, il faut être ingénieux. Chaque cueilleur fabrique personnellement son outil.
Une technique extrêmement précise où même avec de l’expérience, on peut louper le coche.
A la fin de la matinée, c’est l’heure des comptes. Les 5 sacs récoltés vont être pesés puis payés.
Depuis plus de 25 ans, c’est l’épicier ambulant du plateau qui joue le rôle du collecteur. Et il a beau prendre spécialement ses vacances pour l’occasion, il n’est pas là pour transiger.
Résultat de la matinée, près de 130 kilos de narcisses à 2 euros le kilos. Les fleurs seront ensuite distillées pour être revendue aux parfumeurs. La maison Hermès est la dernière en date à avoir mis l’Aubrac dans un flacon, avec son parfum au nom équivoque, Narcisse Bleu…
Reportage F3 LR : S.Banus et Y.LeTeurnier