Une "brigade d'appui" va être mise en place pour soutenir les éleveurs confrontés aux attaques de loups, a annoncé samedi la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Cette "brigade", composée de dix agents titulaires du permis de chasse, sera chargée de "mieux protéger les troupeaux".
Cette "brigade", dont on ignore si ses membres seront ou non armés, sera chargée de "mieux protéger les troupeaux", notamment "en assurant une présence auprès des éleveurs connaissant une récurrence d'attaques exceptionnelles", explique le ministère.
Ils interviendront aussi en appui de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), dans les opérations d'effarouchements ou de prélèvements ordonnés par l'État. Cette équipe, constituée par l'ONCFS, pourrait être déployée dès la fin août.
Le Languedoc-Roussillon pas concerné pour le moment
La brogade interviendra en priorité dans les départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur les plus touchés, et ponctuellement dans d'autres, comme la Savoie.Ségolène Royal "n'exclut pas d'étendre ce dispositif à d'autres départements dans le cadre d'une coopération avec les collectivités locales volontaires", ajoute-t-on.
La ministre a aussi annoncé qu'elle engageait "une démarche auprès de la Commission européenne et de la Convention de Berne pour que les modes de gestion du loup soient adaptés en fonction de l'importance de sa présence sur le terrain, comme en Espagne où deux modes de gestion du loup existent".
"L'élevage, et notamment le pastoralisme, remplissent un rôle crucial pour la biodiversité en France et doivent être défendus", explique Mme Royal, pour qui "il s'agit de conserver un équilibre entre la protection du loup, espèce qui fait partie intégrante de notre patrimoine naturel, et la défense des activités de pastoralisme". Elle rappelle que "les attaques de loup ont doublé en 5 ans" (8.500 brebis victimes pour la période juillet 2014-juillet 2015).
Le nombre de départements concernés a en outre triplé en 5 ans (27 en 2014), alors qu'en dix ans, le nombre de loups recensés passait de 100 en 2004 à 300 environ.
Depuis un an, 17 loups ont été tués dans le cadre de dérogations, un chiffre en augmentation en partie lié aux battues de chasseurs permises dans des zones très touchées par les attaques. Les conditions pour autoriser les tirs, autorisations données localement par les préfets, vont être assouplies, indiquait aussi le ministère en juin.
Le "Canis lupus", espèce protégée au niveau européen, est recensé dans une trentaine de départements français et des spécimens ont été repérés jusque dans la Marne. Dans la région, sa présence a été détectée en Lozère, dans les Cévennes et dans le Gard.
En Europe, sa population est estimée à près de 12.000 individus.