En Lozère, pour protéger les pins, on lutte contre les chenilles processionnaires avec des mésanges. Cet oiseau est l'un de leurs prédateurs naturels. Une opération de sensibilisation a été lancée pour inciter la population à faire de même.
Depuis quelques semaines, avec le printemps qui s'installe doucement en Lozère, les arbres sont en fleurs et les chenilles processionnaires défilent à nouveau le long des chemins.
Une véritable invasion pour la petite commune de Montrodat :
Pour les gens qui se promènent, pour les cyclistes, il faut faire attention où vous mettez les pieds ! Il peut arriver, notamment pour les chiens d'avoir des problèmes au niveau de la langue, et ensuite la langue enfle et ils peuvent mourir étouffés. Donc les gens s'en inquiètent, à juste titre d'ailleurs !
raconte Rémi André, le maire de Montrodat.
Une inquiétude liée aux poils urticants de ces chenilles : libérés dans l'air, ceux-ci entraînent démangeaisons et maux de gorge.
Des mésanges et des chauve-souris à la rescousse
Pour lutter contre ce phénomène récurrent, le Conseil départemental distribue gratuitement aux communes 500 nichoirs à mésange et autant d'abris à chauve-souris pour limiter la prolifération des chenilles processionnaires.
explique Sandrine Lagloire, chargée de mission espaces naturels sensibles au département de la Lozère.Abris à chauve-souris et nichoirs pour renforcer la prédation sur la chenille et les papillons. Et donc du coup éviter la reproduction et sur des pièges à phéromones qui permettent d'attirer les papillons mâles et du coup d'empêcher la reproduction. La combinaison de ces opérations permet d'intervenir à différents niveaux du cycle et du coup d'essayer de limiter la prolifération de cette espèce.
Un seul couple de mésange peut consommer jusqu'à deux nids de chenilles par jour. Et jusqu'à 600 papillons en une nuit pour la chauve-souris.
But du jeu : rétablir l'équilibre naturel
Le but du département n'est pas d'éradiquer ces chenilles. Même si la multiplication de leurs nids dans les pins peut paraître spectaculaire, ces habitats éphémères affaiblissent les arbres mais ne les détruisent pas.
Les élus de Lozère veulent simplement restaurer l'équilibre naturel car avec la diminution d'oiseaux (mésange, chauve-souris, coucou) et le réchauffement climatique, la chenille prolifère.