Le parc des loups du Gévaudan, en Lozère, accueille le public depuis des années, en journée, lors de visites guidées mais aussi depuis quelque temps, de nuit. Ses quatre "tanières" permettent de passer la soirée à les regarder vivre, jouer, manger et dormir derrière de grandes fenêtres.
Une expérience magique pour Lou et Claire : ces deux jeunes Montpellieraines avaient cassé leur tirelire pour s'offrir une nuit au pays des loups, en guise de cadeau d’anniversaire. Le petit appartement où elles ont passé la nuit est doté de grandes baies vitrées qui donnent directement sur un espace habité par une meute de 12 loups de Pologne.
"Les avoir près de nous quand on mange, quand on discute, quand on dort. Se réveiller le matin et les voir devant nous, c’est un rêve..." affirme Lou avec un sourire ravi. "On a vu quelques petites batailles, des jeux, et aussi un loup qui s’est posé devant la fenêtre. On a l’impression d’être dans un film, c’est incroyable !" renchérit Claire, sa compagne.
Dans les yeux du loup
Quatre gîtes, appelés "tanières", ont été construits il y a quatre ans, à la lisière d’un enclos de 5000 mètres carrés où six femelles et six mâles évoluent en semi-liberté.
Audrey Prucca veille sur cette meute depuis des années. Cette professionnelle est une spécialiste du comportement des loups :
On rend bien compte que chaque individu à son propre caractère au sein de la meute. Certains loups sont peu méfiants et peuvent s’approcher parce qu’ils sont intrigués par un mouvement. Ils nous regardent à travers la baie vitrée. Vous les voyez, mais eux aussi, ils vous voient.
Audrey Prucca, responsable zoologique du parc animalier
Hurler, un mode de communication complexe
Situé à 1000 mètre d’altitude, ce parc animalier, qui va bientôt fêter son 40e anniversaire, abrite une centaine de loups. Tous sont nés en captivité, en Margeride ou dans d’autres parcs zoologiques.
Une famille, venue de Barjac dans le Gard, elle, avait décidé de passer deux nuits sur place, en tanière. Le couple et ses deux enfants ont été réveillés en fanfare, quand toute la meute s'est mise à hurler.
"À 7h du matin, le réveil avec le cri de tous les loups, c’était vraiment génial" raconte le père."On s’est régalé de voir les loups qui s’approchaient de nous. C’est assez impressionnant et on a vraiment adoré." commente la maman. "Mon meilleur souvenir, c’est quand le loup, il est venu renifler la fenêtre" conclut la petite dernière.
Le hurlement, ce n'est que l'un des multiples moyens de communication du loup. "On ne sait pas strictement le traduire. Ça peut venir d'un stress, d'une excitation, c'est un état émotionnel, il faut se trouver devant la meute pour savoir ce qu’il y a pu le provoquer", précise la spécialiste Audrey Prucca.
Lors des visites guidées diurnes, des animatrices expliquent les conditions de vie de ces Canis Lupus, en captivité. Ici, on ne joue pas avec la peur ancestrale que peut provoquer le loup. La raison d’être de ce site est plutôt de tenter de montrer l'animal tel qu'il est.
Dormir aussi avec les tigres, ou avec les ours
D'autres parcs animaliers de la région proposent ce genre d'expérience nocturne, près de Perpignan, notamment. Situé aux portes du parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes, EcoZonia consacre 26 hectares aux grands prédateurs.
Ce centre de conservation, de recherche et de sensibilisation propose des nuits en écolodges, dans une ambiance rappelant l’extrême orient russe, où le public peut dormir et se réveiller devant des tigres de Sibérie, des ours bruns ou des panthères de l’Amour.
Là aussi, il faut être prêt à casser sa tirelire : comme chez les loups de Lozère, la nuit en gîte, avec le couvert et les visites guidées, coûte au moins 500 euros.