Une minute de silence a été respectée à midi par la préfète de la Lozère, en hommage à Claude Erignac, préfet de Corse assassiné le 6 février 1998, né à Mende.
Le 6 février 1998, rue Colonna-d’Ornano à Ajaccio, Claude Erignac, préfet de Corse, est tué de trois balles, alors qu’il se rend au théâtre pour assister à un concert avec son épouse, par un commando nationaliste.
20 ans plus tard jour pour jour, le président Emmanuel Macron s’est rendu sur les lieux du drame pour rendre hommage au haut fonctionnaire, premier préfet tué en France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Un hommage lui a aussi été rendu en Lozère, sa terre natale. C’est à Mende, le 15 décembre 1937, qu’il a vu le jour. Et c’est en Lozère toujours, dans le village de Montbrun, que ses cendres reposent.
Une minute de silence en Lozère
A 12h, Christine Wils-Morel, préfète de la Lozère, et tous les agents de l’Etat du département, ont ainsi observé une minute de silence à la mémoire de "ce grand serviteur de la République". Une cérémonie sera par ailleurs organisée à Florac Trois Rivières le samedi 17 février en présence de Dominique Erignac, la veuve du préfet.
[Hommage] Christine WILS-MOREL, préfète de la #Lozère, les chefs de service et les agents de l’État se sont réunis à 12h afin d'observer une minute de silence à la mémoire du Préfet Claude ERIGNAC. pic.twitter.com/59HzVQNi9p
— Préfet de la Lozère (@Prefet_48) 6 février 2018
"J'espère que la République ne faiblira jamais en Corse", a déclaré celle-ci à Ajaccio, où elle s’est rendue entourée de ses deux enfants, sur "ce lieu maudit" où elle a dit avoir pensé ne jamais revenir. Un olivier y a été planté avec, gravée au sol, l'inscription "Un homme, une place".
"La Corse, terre de fierté et de dignité, a été salie par ce crime", a de son côté déclaré Emmanuel Macron. L'assassinat du préfet "ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne s'explique pas", a poursuivi le président, qui a inauguré la place Claude Erignac.
L'hommage s'est déroulé en présence de près de 300 invités parmi lesquels le président du Sénat Gérard Larcher, de nombreux élus corses et les anciens préfets de l'île.
Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur à l'époque du drame, a également assisté à la cérémonie, convié par l'Elysée "par tradition républicaine". "Il ne
faut pas y voir un message politique", a indiqué une source proche de l'Elysée alors que Gilles Simeoni, le dirigeant autonomiste de l'exécutif corse y a vu un "très mauvais signal". Près de 200 autres personnes étaient également présentes.
La mort du Lozérien Claude Erignac avait provoqué une énorme émotion en Corse, avec, les jours suivants, les plus grandes manifestations jamais organisées à Ajaccio
et Bastia. Trois membres du commando, dont Yvan Colonna qui était devenu "l'homme le plus recherché de France", sont toujours aujourd'hui emprisonnés.