Sans candidat au premier tour, les électeurs de la commune de Saint-Sauveur-de-Ginestoux en Lozère, se sont déplacés massivement au second tour pour voter parmi 12 candidats. Un dénouement qui apaise les tensions. Epilogue d'une élection pas comme les autres.
Les électeurs de Saint-Sauveur-de-Ginestoux se sont déplacés ce dimanche pour élire leur maire. Ils se sont rendus massivement au bureau de vote du village. Sur les 54 inscrits, 50 ont déposé leur choix dans l’urne. Une participation citoyenne manifeste qui affiche un taux d'abstention remarquable de 7,5 % .
Les candidats élus sont : Franck Bachelard, Fabien Richard, Nicolas Saint Leger, Camille Gellion, Rémi Durand, Yannick Hamon et Gerard Astruc.
#Municipales2020
— Préfète de la Lozère (@Prefet_48) June 29, 2020
La Lozère enregistre un taux de participation définitif pour ce scrutin de 65,53%, 4e meilleure participation au niveau national ?
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Premier tour : Pas de candidat.
Et pourtant, cette exemplarité citoyenne n'était pas une évidence à la veille du premier tour. En effet, aucune candidature n’avait été déposée à la préfecture de la Lozère, aucun Salvadorien ne s'était manifesté pour briguer la mairie. Ce n’est qu’au lendemain de ce premier tour inexistant, qu’une partie de la population s’est manifestée sous l’impulsion de Yannick Hamon, fraîchement installé sur la commune. Arrivé en décembre 2019, il s’est installé à Saint-Sauveur-de-Ginestoux avec sa compagne pour faire de l'élevage de chevaux de Merens.
Dans de telles circonstances, sans élus et donc sans maire, c’est la préfecture du département qui prend momentanément la main sur la gestion de la commune. En dernier recours, elle a la possibilité de réaliser une fusion forcée avec une commune voisine.Ca aurait été dommage qu’il n’y ait plus de mairie sur le territoire et que l’on soit dépendant d’une autre commune.
Second tour : 2 listes et 12 candidats.
Dans l’urgence, une liste de sept candidats conduite par Yannick Hamon a donc été déposée en préfecture. Et contre toutes attentes, une seconde liste de 5 personnes s’est constituée. Ce qui porte à 12 le nombre de candidats. Cette nouvelle liste est composée en partie de jeunes agriculteurs natifs du village. Fabien Richard, 25 ans, éleveur de bovins viande de race Aubrac, se justifiait de l’intérêt soudain pour la mairie : “Il fallait se motiver et faire quelque chose pour notre commune. Sur l’autre liste, il y a des gens que je ne connais pas”. Les motivations des uns et des autres ont généré quelques tensions au sein de la commune.
Un dénouement qui va apaiser les tensions.
“Au terme du scrutin, à 18 heures, tout le monde était là. Tout le monde était content que ça se termine bien et que la commune puisse poursuivre son chemin” signifie Sonia Jullien, maire sortante. À l’issue du dépouillement des 50 bulletins de vote, les 5 candidats de la seconde liste ont été élus. Ils partageront le Conseil municipal avec 2 candidats de l’autre liste, dont Yannick Hamon. L’épilogue de cette élection municipale à Saint-Sauveur-de-Ginestoux apporte un peu d’accalmie, de quiétude au cœur du village.
Yannick Hamon constate : “Certains des électeurs on eu la volonté de regrouper les 2 listes, je trouve ça assez bien. Il y a eu une ouverture en votant pour moi. Maintenant les tensions vont s’apaiser et on va pouvoir travailler ensemble, ce sera l’occasion de partager quelque chose de façon cordiale.”C’est passé maintenant, on va pouvoir travailler et essayer de faire au mieux pour la sérénité de la commune.
Je suis bien soulagée qu'il y ait finalement un maire à Saint-Sauveur-de-Ginestoux, c'est plus simple pour les Habitants de ne pas devoir dépendre d'une autre mairie.
Sonia Jullien précise qu'avec un budget de fonctionnement de 100 000 € pour la commune, être maire demande beaucoup de disponibilité et d’engagement. En guise de dernière recommandation, avant de transmettre les clefs de la mairie, elle aimerait leur indiquer : “Il ne faut surtout pas négliger les réunions intercommunautaires, ou autres, de façon à bien représenter la commune. Dans le systeme actuel, si on est pas présent, la commune est oubliée. Il faut se défendre.”
Le premier Conseil municipal aura lieu le samedi 4 juillet et à l’issue, la petite commune de Saint-Sauveur-de-Ginestoux connaîtra le nom du son plus haut magistrat.