Elles sont quatre, quatre femmes à diriger le département le moins peuplé de France, la Lozère. A l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, nous sommes allés à leur rencontre, et elles ont accepté de revenir sur leur parcours. Témoignages.
Il est le département le moins peuplé de France. Avec 76 000 habitants, la Lozère est principalement un territoire rural et agricole, et il est dirigé par des femmes.
Evolution des mentalités
Sophie Pantel est la Présidente du Conseil départemental, et pour elle ce sont les compétences qui priment :
"C'est le bon sens terrien. Les gens de la montagne, ils regardent d'abord les compétences, la proximité, le dialogue qui peut s'instaurer et je pense qu'ils regardent d'abord plus les qualités et les compétences de la personne plutôt que finalement si c'est un homme ou si c'est une femme."
Christine Vils-Morel est la préfète de la Lozère, et elle aussi reçoit un bon accueil sur le terrain :
"Les choses ont évolué et heureusement. Ce que je ressens sur le territoire c'est qu'on a un accueil qui est tout à fait cordial, il n’y a pas de barrières qui se mettent en place parce qu'on est une femme."
Pendant longtemps je recevais des courriers au nom de monsieur
Sophie Pantel a observé une évolution elle aussi. Elle est à la tête du département depuis 2015. La vie politique en Lozère, elle la connaît bien, elle, qui voilà 15 ans, était la seule femme du conseil général. A tout juste 30 ans, 3 ans avant la loi sur la parité.
"C'est vrai qu'il y avait ceux qui étaient un peu paternalistes et parfois dragueurs. Ce qui me gênait le plus c’est que pendant longtemps j'ai reçu des courriers au nom de Monsieur, Le Conseiller général, et régulièrement certains de mes collègues disaient "Messieurs les Conseillers généraux", ça veut dire que j'étais obligé de rappeler "Et Madame" systématiquement dans les assemblées," nous confie Sophie Plantel.
Concilier famille et hautes responsabilités
Une chose est sûre, pour ces femmes, le plus difficile aura été de concilier hautes responsabilités et vie de famille. Jongler entre engagement et la culpabilité. Un sentiment inhérent à ces femmes.
"Moi j'ai fait ce choix en deuxième partie de carrière, et j'allais dire c'est un choix familiale. Quand on s'engage dans cette voie il faut que les conjoints, les enfants, puissent accepter ce départ, puissent accepter ces contraintes donc c'est vraiment un choix familiale, on ne s'engage pas à la légère dans cette voie-là", nous confie Christine Wils-Morel, Préfète de la Lozère.
La bataille pour la parité n'est pas encore gagnée dans le département. La Lozère attend toujours sa première femme députée, ou sénatrice.
Le reportage d'Ophélie Lepiver et Yannick Leteurnier