Redouane Ikil, l'ancien directeur d'agences postales soupçonné d'avoir participé à, voire commandité, deux braquages de la Poste en 2012 et 2013 à Toulouse, bénéficie depuis ces affaires d'un soutien certain. A commencer par celui - indéfectible - de sa famille.
Il comparaît libre, Redouane Ikil, dans son procès en appel pour des faits de séquestration et extorsion de fonds en bande organisée avec armes à Toulouse, en 2012 et 2013, aux côtés de son co-accusé Fabien Djetcha.
Tous les jours, depuis vendredi 28 juin 2019, il arrive au palais de justice d'Albi libre donc, sans entrave, avec à ses côtés des membres de sa famille, des amis. Toujours impeccablement vêtu - chemise blanche et pantalon noir -, il est attentif, affable, salue tous ceux qu'il croise. Dans la salle des pas perdus du palais de justice d'Albi, il serre à l'occasion la main à des policiers venus témoigner, non sans avoir préalablement demandé : "On peut se saluer ?"
Acquitté en 2017 par la cour d'assises de Haute-Garonne, Redouane Ikil risque aujourd'hui trente ans de réclusion criminelle. Selon l'accusation, cet ancien directeur d'agences postales a participé d'une manière ou d'une autre, peut-être en les commanditant, à deux braquages de la Poste, l'agence de Bellefontaine (dont il avait été directeur) en mars 2012 et celui de Saint-Cyprien le 2 mai 2013.
Cette hypothèse [les éléments de preuve matérielle ne sont pas légion dans ce dossier], ses proches la rejettent farouchement.
Redouane Ikil, élevé dans un quartier populaire de Pau, s'est hissé socialement grâce à sa personnalité, sa ténacité, sa droiture. Grâce aussi à la boxe, qu'il pratique jusqu'à un haut niveau. C'est ainsi que ses proches le décrivent.
Plusieurs témoins l'ont dit, Redouane Ikil, c'était le grand frère, l'ami, le soutien... Celui qui conseillait aux jeunes d'éviter les embrouilles et de faire quelque chose de leur vie.
Abdelhakim Ikil, son frère cadet, est l'un d'eux. "C'est une personne formidable. Je n'envisage pas un instant qu'il soit coupable des faits dont on l'accuse".
On a beaucoup cité Abdelhakim Ikil dans ce procès car lui-même - et il le reconnaît volontiers - a eu "maille à partir avec la justice", quand il était jeune. Si Redouane Ikil a acheté deux boîtes de nuit, c'était pour son frère, pour lui "donner du travail".
Les SMS douteux qui pourraient relier Redouane Ikil à des suspects dans le dossier ? Les tentatives d'intimidation de témoin [faits non caractérisés, ayant fait l'objet d'un non-lieu, NDLR] ? Abdelhakim Ikil a sinon des explications du moins des hypothèses pour les justifier.
Il a cela de commun avec son frère aîné de ne pas se dérober aux questions et d'avoir le verbe clair et fort. "Vous connaissez parfaitement le dossier", insinuent les avocats des parties civiles.
Abdelhakim Ikil ne s'en cache pas. La défense de son grand frère est une priorité pour lui...