8.000 euros d'amende sont également requis contre Julien Sanchez, élu de la région Languedoc-Roussillon, pour avoir laissé publier des propos racistes sur son compte Facebook en octobre 2011. Le délibéré du tribunal sera rendu le 28 février.
Trois ans inéligibilité et 8.000 euros d'amende ont été requis vendredi à l'encontre de Julien Sanchez, conseiller régional (FN) en Languedoc-Roussillon, pour avoir laissé publié des propos racistes émanant de deux internautes.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a mis sa décision en délibéré au 28 février dans cette affaire de "provocation à la discrimination et la haine raciale et religieuse".
Le parquet a en outre réclamé 5.000 euros d'amende contre les deux auteurs des propos.
A l'origine, une plainte déposée par Leïla Tella, compagne de Franck Proust, député européen (UMP) et adversaire de Julien Sanchez lors des élections cantonales de mars 2011.
En cause, les écrits de Stéphane Baudet et Laurent Roux sur la page Facebook de M. Sanchez, responsable de la communication du FN dans le Gard, s'en prenant à M. Proust, également premier adjoint au maire de Nîmes, ainsi qu'à sa compagne.
"Ce Grand Homme a transformé Nîmes en Alger. Dans chaque rue, des kebabs et des mosquées. Les dealers et les prostituées règnent en maître. Pas étonnant qu'il ait choisi Bruxelles, capitale du nouvel ordre mondial et de la charia. Merci Franck et kiss à Leïla", avait écrit l'un.
"Des bars à chicha et des voilées. Voilà ce qu'est Nîmes ville romaine. (.) Prout (sic), c'est l'élu au développement économique hallal, rue de la République islamique", avait écrit l'autre.
"C'est minable messieurs. Il n'y a que de l'aigreur et de la méchanceté", a commenté le procureur-adjoint Eric Emmanuelidis, avant de s'en prendre à l'élu: "Si M. Sanchez surveille ses comptes de campagne comme il surveille son compte Facebook, on se retrouvera peut-être à nouveau un jour dans ce tribunal", a-t-il lancé.
Réactions de Julien Sanchez et de l'avocate de la partie civile Michèle El Baz
Julien Sanchez, poursuivi comme directeur de publication, a plaidé la bonne foi, rappelant qu'il avait rendu sa page Facebook privée après cet incident. "Il m'a été reproché de ne pas être toute la journée sur Facebook. Je n'ai jamais tenu le moindre propos raciste, et dans cette affaire, je n'ai même tenu aucun propos", s'est-il défendu.
Me Wallerand de Saint-Just, l'avocat de Julien Sanchez, a quant à lui plaidé la relaxe et la nullité de procédure, critiquant, plus tard dans un communiqué, le réquisitoire "très violent" et "la peine incroyable" de 3 ans d'inéligibilité qui a été demandée.