Azureva vient d'annoncer la suppression de 253 emplois dans ses villages de vacances. 3 stations balnéaires sont concernées en Languedoc-Roussillon. Le Cap d'Agde, mais surtout le Grau du Roi et Saint Cyprien où 70% des CDI disparaîtraient des anciens villages "Vacances PTT".
A Agde, on l'appelle toujours le village de vacances PTT. L'entreprise Azureva a annoncé la suppression de 253 emplois pour l'association de tourisme social sur l'ensemble du territoire français. Soit plus de deux tiers des emplois CDI pour les 37 villages de vacances et pour le siège basé à Bourg-en-Bresse. Le plan est présenté ce jeudi après-midi au conseil d'administration qui se tient au village vacances du Cap d'Agde. Les salariés manifestent devant la porte à l'appel du syndicat FO.
Les emplois CDI , cible principal du plan
La direction d'Azureva a confirmé à nos confrères de l'AFP la suppression envisagée de "253 CDI sur 844 emplois à équivalent temps plein, parmi lesquels il y a 395 CDI". Selon FO, l'association emploie 1.600 personnes régulièrement (temps partiels et saisonniers inclus).
L'entreprise promet des mesures sociales d'accompagnement "les mieux adaptées" et précise que "194 postes en reclassement" vont être proposés aux salariés sur l'ensemble des villages. D'après FO, il s'agira de CDD saisonniers d'une durée encore non précisée.
La réorganisation s'accompagnera d'une "nouvelle gestion" plus "conforme aux pratiques de la profession": dans le tourisme social et familial, 21% des effectifs à temps plein en moyenne sont en CDI, contre 46% chez Azureva, ajoute un porte-parole. En clair, l'entreprise compte supprimer un maximum d'emplois "sécurisés" pour fonctionner avec un plus gros pourcentage d'emplois précaires.
Saint-Cyprien et le Grau-du-Roi particulièrement menacés
Plusieurs villages perdraient plus de 70% de leurs effectifs en CDI: Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), la Mongie (Haute-Pyrénees), Le Grau-du-Roi (Gard), Bussang (Vosges), Graulhet (Tarn), Fouras (Charente-Maritime), Longeville (Vendée) et Roquebrune (Alpes-Maritimes). Ce dernier centre est amené à fermer pour travaux et ses 29 salariés doivent être licenciés.
Pour le syndicat FO les emplois saisonniers sont "forcément menacés aussi" par ce plan. Mais par définition, leur suppression ne nécessite pas de plan social puisqu'ils ne sont pas embauchés.
Des difficultés récurrentes
Malgré un plan d'économies lancé il y a deux ans qui a permis de "limiter l'érosion de ses résultats", le premier semestre laisse "envisager des pertes qui menacent désormais la survie d'Azureva", déplore la direction.
Sur les 11 dernières années, le cumul des pertes d'Azureva dépasse 47 millions d'euros, dont 4 millions en 2013 pour un chiffre d'affaires de 59 millions. La direction table sur 3,5 millions d'euros de perte nette sur l'exercice qui sera clos fin novembre.
"Azureva reste aujourd'hui confrontée à des difficultés structurelles" dans un "environnement très concurrentiel" et "un marché de la location d'hébergements
touristiques en recul", poursuit l'entreprise.
Malgré deux droits d'alerte déclenchés "en vain", en 2005 et 2014 par le CE, "l'incompétence a provoqué le gâchis", affirme FO. Le syndicat pointe l'"absence totale de stratégie à long terme", des "investissements réalisés en dépit du bon sens" ou encore une "standardisation acharnée" des centres et une "gouvernance archaïque".
Selon l'entreprise, le paiement des salaires n'est pas menacé.