" Ô la belle vie" s’intéresse au patrimoine exceptionnel des Pyrénées-Orientales, de Collioure à la forteresse de Salses. Un monument né d’une histoire lointaine et de relations parfois tumultueuses, entre la France et L’Espagne. Sophie Jovillard et Lionel Izac, administrateur de la forteresse, nous y accompagnent.

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A la fin du XVème siècle, les tensions entre l’Espagne et la France se font sérieusement sentir. Pour se protéger de son voisin qui se prépare à envahir le Roussillon, la couronne catholique d’Espagne, sous l’impulsion du couple royal Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, décide de construire, à la frontière, une forteresse d’un genre nouveau : un bastion imprenable.

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Dans " Ô la belle vie" Sophie Jovillard nous emmène en Pyrénées-Orientales, à la découverte de la forteresse de Salses, édifiée par le royaume catholique espagnol entre 1497 et 1503. ©France Télévisions / Grand Angle

Une forteresse espagnole

Le Roussillon, territoire des Pyrénées-Orientales, a été longtemps tiraillé entre les deux royaumes de France et d'Espagne. A la fin du XVème siècle, pour défendre son fief, le roi Ferdinand II d'Aragon décide de financer la construction d'une nouvelle forteresse. Un projet de grande envergure pour lequel il débourse jusqu’à 500 kilos d’or.

La construction commence en 1497 et se termine en 1503. Nous sommes à la charnière entre deux époques importantes de notre histoire, Moyen Âge et Renaissance.

Les travaux sont menés par le grand architecte espagnol Ramiro Lopez, qui vient juste de terminer l’Alhambra. Son architecture s’inspire pleinement de l’Espagne et du monde Ibérique. "Le choix des matériaux se fait élégant" nous raconte Lionel Izac, administrateur au centre des monuments nationaux. "Le roi d’Aragon fait le choix de faire venir la pierre de la région de L’Empordà en Catalogne". Le reste des briques est acheminé d’Espagne, par voie terrestre ou maritime. 

Dans un lieu stratégique 

La forteresse de Salses vit ainsi le jour. A 17 km de Perpignan, avec d’un côté, la plaine du Roussillon, et de l’autre, les Corbières. A l’époque, le lieu est hautement stratégique. Construite sur l'emplacement de sources fort utiles, avec vue lointaine sur un paysage plat "La forteresse contrôle la voie importante qui relie Perpignan et Narbonne, soit, les deux royaumes d’Espagne et de France" explique Lionel Izac. Car si des particuliers peuvent emprunter d’autres voies pour passer de la France à L’Espagne, les attelages, canons et autres artilleries, n’ont pas d'autres choix que de passer par la plaine, voie principale entre les deux royaumes. 

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Et si la position stratégique est finement réfléchie, la structure et les dimensions de l'édifice le sont tout autant. L'idée est de résister à tout envahisseur et de pouvoir tenir un siège des jours durant. A l'époque, la récente invention des boulets de métal (qui remplacent ceux de pierre), est prise en compte dans la construction des fondations. Elles se doivent d’être inatteignables. La forteresse est dotée d'un ingénieux système de défense. Ses murs et remparts de 11 mètres d’épaisseur, dissuadent...

De l'extérieur, aux intérieurs

Depuis l’extérieur, la vue imprenable sur les Pyrénées et le Canigou, mont sacré des Catalans, surprend encore. Nous admirons la place d’arme et ses arcades sur lesquelles donnent la chapelle, les écuries et le corps de logis. A l’intérieur de la forteresse, nous pénétrons dans un dédale de passages voutés, où les soldats se protégeaient des tirs extérieurs, mais aussi de la tramontane, toujours puissante dans la région.

Notre guide nous entraine dans un endroit rarement ouvert au public : la chambre des officiers. De grandes ouvertures avec des puits de lumières éclairent la pièce. Lieu d'artillerie et de cavalerie, la forteresse abritait plus de 1500 hommes et 300 chevaux. Nous visitons la boulangerie, où deux grands fours à pains sont encore particulièrement bien conservés.

En 1659, venant réconcilier les deux pays, le traité des Pyrénées lègue officiellement le Roussillon à la France. La Frontière entre les deux pays est repoussée jusqu'aux crêtes des Pyrénées. La forteresse devient alors obsolète dans sa formule guerrière.

Restaurée par Vauban au XVIIème siècle, elle sera utilisée comme prison sous la monarchie française, puis comme poudrière.

"Ô la belle vie : les sentinelles catalanes" à voir le dimanche 5 février 2023, à 12h55. Une émission présentée par Sophie Jovillard. Réalisée par Laurent Desvaux. Une coproduction France 3 Occitanie/Grand Angle Productions.

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