La désertification médicale s’intensifie en France avec en première victime les zones rurales. À Olette dans les Pyrénées-Orientales, l'unique médecin est parti. Habitants et professionnels sont inquiets.
C'est une très mauvaise nouvelle pour le village de 400 habitants. L’unique médecin d'Olette, arrivé en 2006, a plié bagage. La nouvelle est au centre de nombre de conversations et l'inquiétude gagne du terrain. “Là, c’est sauve-qui-peut, il y a tellement de personnes qui vont être à la recherche d'un médecin”, s'inquiète l’unique pharmacien de la commune.
Robert habite à Fondpédrouse sur la route de Font Romeu, à une dizaine de kilomètres de là, un peu plus haut dans la montagne. "C'est pratique de venir à Olette. Quand il y a la neige, s'il faut aller à Bloquère, ça va être plus compliqué." La pharmacie du village, elle, envisageait de réduire son activité et donc ses coûts. MAis elle ne survivra pas au départ du médecin.
“Les gens sont obligés d’aller à 40 minutes de chez eux pour aller chez le médecin, ils ne viendront plus ici récupérer leurs médicaments, déplore Henry Santini, le pharmacien d’Olette. Dès fin octobre, on va continuer avec un service de portage. Si un médecin s’installe d’ici fin mars qui ne nous garantira aucune perte d’argent, on ouvrira.”
La désertification médicale se généralise
Le Conseil de l'ordre des médecins estime qu’en 2025, les généralistes qui exercent de façon régulière ne seront plus que 81 912. Soit plus d’un quart d’entre eux ont 60 ans, une diminution considérable qui n’arrangera pas le désert médical qui touche les zones rurales.
"La population française a augmenté depuis 30 ans, avec beaucoup de personnes âgées qui sont consommatrices de soins, analyse Jean-Paul Ortiz, président d'honneur de la Confédération des syndicats médicaux. Aujourd’hui, le désert médical s'étend aussi à la zone urbaine. Ce double impact fait que nous avons au moins cinq à dix ans très difficiles à tenir."
Pour rappel, depuis 2022, l’Île-de-France est le premier désert médical de France selon l’Union des médecins libéraux.