Alors que le port de l'abaya à l'école a envahi le débat public, le maire de Perpignan annonce vouloir expérimenter le port de l'uniforme dans les écoles de Perpignan. Rien n'est encore acté pour la rentrée prochaine, mais il pourrait faire son apparition au fur et à mesure de l'année scolaire.
Pour ou contre le port d'une tenue uniformisée ?
Sur cette question, il y a deux écoles.
" Je pense que cela enlève une liberté d'expression aux jeunes, de porter ce qu'ils veulent et ce qu'ils ont envie de mettre , " exprime ce passant trentenaire.
" J'ai un style un peu différent, avoir son propre style, je pense que c'est vraiment bien, " confirme ce jeune homme.
Tandis que d'autres aimeraient la voir revenir
" Quand j'étais à l'armée, on était tous habillés pareil, il y avait des Maghrébins et des Noirs avec moi et on ne faisait plus de différence du tout, on était tous pareils, " affirme ce retraité.
" On ne vous dit pas, c’est de telle marque ou de telle marque avec un uniforme, " assure cette grand-mère.
" Voiler les inégalités "
À Perpignan, le maire Louis Aliot du Rassseblement National veut expérimenter la tenue uniformisée dans les écoles primaires de la ville.
Sur la base du volontariat des chefs d'établissement.
" Il faut revenir à un minimum d'autorité et de discipline et cela permettra à des élèves qui viennent soit de milieux difficiles, soit qui ne sentent pas intégrer dans leur école, de pouvoir l'être d'abord par la tenue vestimentaire commune à tout le monde, " déclare Louis Aliot.
Pour les syndicats d’enseignants, le débat fait de l'ombre aux réelles problématiques.
" Sous l'uniforme, les enfants resteront inégaux, sous l'uniforme on continuera à avoir des enfants qui pourraient être boursiers, même si les bourses n'existent pas dans le premier degré. L'uniforme, c’est comme essayer de voiler les inégalités avec une recette magique, pour nous cela ne résoudra rien, " oppose Nadia Alram, secrétaire départementale du syndicat des enseignants UNSA.
S'il n'y aura pas d'uniforme dès cette rentrée 2023, la mesure pourrait s'appliquer au fur et à mesure de l'année scolaire. La Ville assure qu'il n'y aura aucun coût supplémentaire pour les familles.
Écrit avec Romane Sabathier.