Plus d'un an après les faits, l'agresseur du maire de Millas dans les Pyrénées-Orientales a été condamné à six mois de prison avec sursis jeudi 5 octobre 2023. L'élu avait été pris à partie lors d'une fête communale. Harcèlement, diffamation, agressions physiques, le nombre de plaintes agmente.
L'agression s'est produite en juin 2022, ors d’une fête dans son village de Millas. Le maire, Jacques Garsau, avait été pris à partie par l’un de ses administrés. L’édile avait été arrosé de bière et insulté, il avait essuyé des injures homophobes.
Six mois avec sursis
Son agresseur présumé comparaissait ce jeudi 5 octobre devant le tribunal de Perpignan. Une audience suivie par Sandra Canal et Philippe Georget, journalistes à France 3 Pays catalan qui ont interviewé le maire de Millas qui avait porté plainte.
Je vis et je lutte pour mon village, je n'ai pas été élu pour être agressé.
Jacques Garsau, maire de Millas
"Même si on est à portée d'engueulades, je peux avoir une discussion avec un administré qui n'est pas d'accord avec la façon dont je gère la cité, poursuit l'édile. Mais je n'ai pas été élu pour être agressé."
L'agresseur a été condamné à six mois de prison avec sursis. "La décision rendue nous convient parfaitement", a confié l'avocate de l'agresseur qui avait pourtant demandé la relaxe car, selon elle, "il y a un distinguo à faire entre le droit d’un côté et l’erreur humaine."
Poursuites systématiques
Mardi, le préfet a réuni des maires, des gendarmes et le procureur de la République à Perpignan pour évoquer les violences envers les élus. "Depuis le début de l’année, il y a eu trois d’agressions d’élus, "avec des conséquences physiques faibles mais intolérables qui ont fait l’objet de poursuites systématiques", a expliqué le procureur. Il y en avait eu deux en 2022.
"On ne s'habitue jamais à recevoir des coups", confie Christophe Manas, le maire sans étiquette de Corneilla del Vercol qui a participé à la réunion. "Tous les maires ne sont pas sur un pied d’égalité. Il y a des maires de grandes villes qui sont toujours entourés de la police municipale. Et puis il y a les maires de toutes petites villes qui sont au milieu de la population."
Protéger les élus
Une loi pour protéger les élus a été promulguée le 24 janvier 2023. Elle permet aux assemblées d'élus et aux différentes associations d'élus de se constituer partie civile pour soutenir pleinement, au pénal, une personne investie d'un mandat électif public victime d'agression.
"Le maire doit être sécurisé, protéger dans son action, a asséné le procureur de la République. Il ne peut pas être gêné dans son travail parce qu’il subit des menaces voire des violences. Nous sommes là pour assurer la protection des élus."
Le procureur a tenu à rappeler aux édiles présents que la politique pénale "est volontariste dans le département, avec le principe du déferrement automatique des auteurs d’atteintes graves aux élus."