Des producteurs français de pêches ont bloqué des camions espagnols, jeudi matin, au péage autoroutier de Perpignan-sud pour protester contre les importations à bas prix. Venus principalement du Roussillon et du Gard, ils ont vidé 7 camions de fruits. L'autoroute A.9 est provisoirement déviée.
Les manifestants, 150 personnes environ venus des Pyrénées-Orientales et du Gard à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, ont bloqué le péage à partir de 8h30 en déversant 7 camions-bennes de pêches françaises, soit près de 100 tonnes, pour "alerter l'opinion et les pouvoirs publics" a déclaré le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-orientales, Michel Guallar.

Un tract intitulé "Stop au dumping ! Laissez nous produire français !"
Les camions espagnols visés devaient en majorité livrer leur produits au marché d'intérêt national de Perpignan Saint-Charles. Vers 9H30 il restaient immobilisés et les manifestants français ont même vidé le contenu de deux camions, aspergeant de gazole les nectarines du premier pour les rendre inconsommables.
Les manifestants comptaient en revanche dégager une des voies du péage bloqué pour laisser passer les automobilistes. Les forces de l'ordre n'étaient visibles qu'en petit nombre, veillant surtout à ce que quelques altercations avec les chauffeurs espagnols ne dégénèrent pas.
Pour Michel Guallar "les importations de pêches espagnoles perturbent complètement le marché en arrivant à des prix extrêmement bas et nos frigos restent pleins, car on ne peut pas suivre". Selon lui, la situation est particulièrement grave cette année car "la production est importante partout, les Espagnols sont arrivés très tôt sur le marché et ils ont attaqué les marchés allemands et du Benelux à des prix de dumping, si bien qu'on ne peut plus y exporter".
La FDSEA et les JA ont expliqué leur position dans un tract intitulé "Stop au dumping! Laissez nous produire français!".
Ces syndicats estiment qu"aucune production ne tire son épingle du jeu". Ils "demandent aux autorités d'intensifier les contrôles de produits à la frontière espagnole et de veiller à l'application de la loi française".
Le préfet condamne l'action des agriculteurs
Le préfet des Pyrénées-Orientales, René Bidal, a condamné jeudi après-midi "les manquements à la loi commis ce matin" tout en reconnaissant que la situation "de la trésorerie" des exploitations des producteurs de pêches nectarines est "très tendue", compte tenu de la baisse importante des prix.
"Le gouvernement a décidé, la semaine dernière, une campagne publicitaire de promotion de la production française de fruits d'été (200.000 euros) et les grandes surfaces jouent désormais localement le jeu au contact des très nombreux touristes qui sont bien arrivés dans notre département", a ajouté le préfet.