Roger Torrent, un séparatiste de 38 ans, a été élu président du Parlement catalan ce 17 janvier. Des centaines de partisans étaient rassemblés à Barcelone pour suivre la séance. Prochaine étape, le 31 janvier, date de l'élection du futur président de la generalitat de Catalogne.
La première séance du nouveau parlement catalan augure déjà une nouvelle confrontation avec le gouvernement central espagnol. Les indépendantistes catalans ont posé ce mercredi 17 janvier les jalons pour une nouvelle investiture de leur chef de file Carles Puigdemont, à la tête du gouvernement calatan, mais il est toujours en exil volontaire à Bruxelles.
Deux mois après la crise politique sans précédent déclenchée par leur tentative de sécession, les séparatistes ont placé à la tête du Parlement catalan un des leurs, Roger Torrent, 38 ans, élu de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), élu par 65 voix contre 56.
A l'extérieur, aux abords d'un parlement sous haute sécurité, des centaines de partisans s'étaient massés pour suivre la séance sur un écran géant. Dedans, sur quatre sièges vides, étaient posés de grands rubans jaunes, représentant quatre leaders indépendantistes emprisonnés.
La chambre avait été dissoute par le gouvernement central le 27 octobre, après le vote suivi par toute l'Europe d'une déclaration unilatérale d'indépendance.
Les séparatistes avaient alors fondé une république indépendante, mort-née.
Mariano Rajoy avait en effet immédiatement destitué Carles Puigdemont et son exécutif, prenant le contrôle direct de la Catalogne, privée au passage de l'autonomie reconquise après la mort du dictateur Francisco Franco.
Il avait convoqué ces nouvelles élections régionales pour le 21 décembre, dans l'espoir d'apaiser la situation, alors que la région est divisée presque à parts égales sur la question de l'indépendance.
Les séparatistes ont cependant obtenu 47,5% des suffrages, soit une majorité absolue de 70 députés sur 135 grâce à une pondération des voix qui profite aux régions rurales, plus indépendantistes.
L’Etat espagnol accusé "d’humilier" les Catalans
L'indépendantiste Ernest Maragall a ouvert mercredi la session qu'il présidait provisoirement en tant que doyen avec une diatribe contre l'Etat espagnol, accusé "d'humilier, de punir", les Catalans.
La chef de l'opposition Inès Arrimadas (Ciudadanos, libéral), lui a rétorqué qu'il n'avait pas à "tenir un meeting" pour ERC dans un moment aussi solennel.
Le camp sécessionniste part à la reconquête du pouvoir régional, un parcours d'obstacles alors que trois des leurs sont en détention provisoire pour "rébellion" ou "sédition" et cinq autres, dont Carles Puigdemont, en exil volontaire à Bruxelles.
Premier round
L'élection de Torrent à la tête de la chambre est un premier round : à ce poste, il arbitrera les sessions parlementaires houleuses à venir.
Député depuis 2012 et maire de Sarrià de Ter, une ville de 5.000 habitants proche de Gérone, le fief de Carles Puigdemont, il a promis devant ses pairs de "rechercher le dialogue et le consensus" dans ses nouvelles fonctions.
Son élection a été rendue possible par le vote blanc des huit élus du groupe Catalunya en Comun, proche de Podemos.
La deuxième étape consistera à contrôler le bureau du parlement, qui décide de l'ordre du jour et du respect du règlement. C'est ce "bureau" qui acceptera ou non une investiture à distance de Carles Puigdemont pour la présidence de la Généralitat de Catalogne.