Deux dirigeants indépendantistes catalans, Jordi Sanchez et Jordi Turull emprisonnés près de Barcelone, en attente d'un procès pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne, ont entamé une grève de la faim samedi. Leur objectif, sensibiliser sur leur sort de "prisonniers politiques".
Leur procès devrait débuter au mois de février 2019. 18 dirigeants indépendantistes vont être jugés. Ils sont accusés de rébellion pour avoir soutenu et organisé le référendum sur l’Indépendance de la Catalogne en octobre 2017. Ils risquent jusqu’à 25 ans de prison.
Sept d’entre eux sont emprisonnés à la prison de Lledoners depuis près d’un an.
Sensibiliser sur leurs conditions de détention
Deux d’entre eux ont entamé une grève de la faim pour sensibiliser sur leurs conditions de détention.
Jordi Sanchez, ex-président de l'influente association ANC et Jordi Turull, ancien "ministre" du gouvernement régional catalan, ont pris cette décision pour "sensibiliser" sur leur sort, a déclaré l'avocat Jordi Pina lors d'une conférence de presse à Barcelone.
Ils ont tout mon soutien
"Je n'ai pas recommandé cette action, c'est une décision de mes clients et ils ont tout mon soutien", a ajouté l'avocat, précisant ignorer si les cinq autres dirigeants indépendantistes catalans également détenus à la prison de Lledoners (quelque 70 km au nord de Barcelone) rejoindraient la grève de la faim.
Dans une déclaration lue par l'avocat, MM. Sanchez et Turull ont accusé la Cour constitutionnelle espagnole d'empêcher leurs recours contre leur incarcération de parvenir à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Nous ne renoncerons jamais à notre droit à un procès équitable. Nous ne demandons à la Cour constitutionnelle aucun traitement de faveur. Mais nous n'acceptons pas passivement de discrimination ou de retard indésirable, ont-ils dit.
D'autres élus apportent leur soutien aux indépendantistes catalans incarcérés, ils sont même allés à leur rencontre. Parmi eux, Marie-Pierre Vieu, Députée européenne PCF, elle a lancé une plateforme pour la libération des politiques Catalans :
"J'ai demandé comment je pouvais aider, à partir du moment où l'on était d'accord sur le principe, c'est-à-dire qu'il y a un déni de démocratie et que l'on ne peut pas tolérer ça."
Nicolas Garcia, vice-président PCF Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales apporte aussi son soutien aux prisonniers.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Pedro Sanchez
Jugeant que cette grève de la faim n'était "évidemment pas une bonne nouvelle", le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a estimé qu'elle n'était pas justifiée car les droits des séparatistes détenus sont selon lui respectés.
"Il est important d'insister sur le fait qu'ils bénéficieront d'un procès équitable car nous vivons dans une société fondée sur l'état de droit et où le pouvoir judiciaire est indépendant", a-t-il dit à des journalistes à Buenos Aires où il participe au sommet du G20.
Le président de la région catalane, Quim Torra, a exprimé sa "solidarité" avec les deux prisonniers, dénonçant "une violation complète des droits des citoyens" et estimant que "la loi pénale est utilisée à des fins de vengeance".