"Ce drame allait arriver" : trois policiers blessés pendant une émeute au centre de rétention administrative de Perpignan

Trois policiers ont été blessés pendant une émeute survenue dans la cantine du centre de rétention administrative de Perpignan, vendredi 8 mars. Face à la hausse du nombre de délinquants parmi les retenus, le syndicat Alliance Police nationale réclame plus d'effectifs et des travaux de sécurisation du bâtiment.

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C'est ce que Marc Defresne redoutait. Apprenant le report des travaux de sécurisation prévus au centre de rétention administrative (CRA) de Perpignan, le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale aurait averti les autorités en réunion, jeudi 7 mars : "Un drame va arriver".

Le lendemain, vendredi 8 mars à midi, des retenus déclenchent une émeute dans la cantine de l'établissement. L'arrivée de renforts permet un retour à l'ordre mais trois officiers sortent tout de même blessés de cet épisode violent. Deux d'une entorse à la main, selon le syndicat.

Du côté des retenus, trois individus - des personnes en situation irrégulière sur le territoire français - sont actuellement en garde à vue. Nous ignorons si certains ont eux aussi été blessés lors de l'émeute.

Davantage de délinquants en centre de rétention

"Le profil des retenus a évolué", explique Marc Defresne, pour qui "les centres de rétention administrative ne contiennent aujourd'hui plus que des délinquants" soit "des sortants de prison, des responsables de trouble à l'ordre public et des [personnes] radicalisé[e]s"

Depuis 2022, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin met en effet l'accent sur l'expulsion des délinquants étrangers. Promulguée en janvier dernier, la nouvelle loi immigration va dans le même sens, avec des dispositions facilitant l'éloignement des étrangers qui "représentent une menace grave pour l'ordre public".

Sans affirmer, comme le fait Marc Defresne, que l'ensemble des retenus en CRA sont délinquants, un rapport annuel indique qu'un quart d'entre eux étaient des sortants de prison en 2022, contre 8,5% en moyenne entre 2014 et 2017.

Armes artisanales et projectiles

De plus en plus de retenus cherchent le contact physique avec les policiers. Chaque semaine, des armes de confection artisanale sont retrouvées. Des projectiles, parfois des pinces et des tenailles, sont jetés de l'extérieur, par dessus les murs du centre.

Marc Defresne, syndicat Alliance Police nationale

Les moyens humains et matériels alloués aux centres de rétention n'ont en revanche pas été renforcés, déplore Marc Defresne.

"L'administration doit prendre la mesure du danger face auxquels les officiers sont placés", enchaîne le secrétaire départemental d'Alliance, qui demande "en urgence" vingt effectifs pérennes supplémentaires au CRA de Perpignan, ainsi que la mise en place de filets anti-projections, "comme ceux qui existent déjà dans les prisons".

Quant aux travaux de sécurisation du bâtiment, le syndicat souhaite qu'ils débutent dès à présent.

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