Firas Jabbour, le réfugié syrien qui rêvait de faire des fouilles à Tautavel

Firas Jabbour, étudiant en archéologie à Alep, a fui son pays pour échapper à la guerre. Direction l'Europe, avec en tête un rêve bien particulier : travailler sur les fouilles de Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales. Un rêve aujourd'hui réalisé.

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A Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales, une quarantaine de jeunes d’une vingtaine de nationalités participent ce mois d’août à une campagne de fouilles archéologiques de la Caune de l’Arago.

Parmi ces jeunes, Firas Jabbour, un réfugié syrien. Firas vient de loin, et pas seulement sur le plan géographique. En 2011 il a fui son pays, ravagé par la guerre, séjournant d’abord en Egypte avant de partir en Europe via la Turquie.

Puis il a traversé la Méditerranée jusqu’à l’île de Chios, sur une petite embarcation de 48 passagers : un voyage gravé pour toujours dans sa mémoire.

Une mère m'a donné son enfant parce qu'elle avait peur de mourir avec lui. Je ne sais pas nager mais j'avais à le garder dans mes bras. Ce n'était pas facile. Je lui ai rendu quand on est arrivé. Elle l'a pris contre elle et a beaucoup pleuré. Je n'oublierai jamais ce moment.

 

Le reportage d'Alain Sabatier et Philippe Georget :

Firas Jabbour, étudiant en archéologie à Alep, a fui son pays pour échapper à la guerre. Direction l'Europe, avec en tête un rêve bien particulier : travailler sur les fouilles de Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales. Un rêve aujourd'hui réalisé. ©France 3 Occitanie


Passionné

Fin 2015, Firas s’installe en Allemagne, et prend contact avec le monde universitaire. C’est grâce à cela qu’il travaille aujourd’hui à Tautavel. Un chantier qui signifie beaucoup pour lui : cela faisait six ans qu’il n’avait plus touché un seul outil !

Quand j'ai pris ces outils, j'ai senti l'odeur de la poussière c'était vraiment quelque chose de fantastique.
 


Vincenzo Celiberti, enseignant chercheur à l’université de Perpignan et du Centre Européen de Recherche Préhistorique à Tautavel, a été touché par l’histoire du jeune homme :

Le voir aussi passionné, et l’entendre dire et raconter que dans les moments très difficile qu’il a vécus il pensait à l’Arago pour tenir et se donner un but, c'est très émouvant.


Fin août, Firas repart en Allemagne pour poursuivre ses études. En espérant pouvoir un jour retourner en Syrie.


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