Une centaine de personnes a manifesté, mercredi, devant le siège de la société "Solutions 30" situé dans les locaux de la gare du "Centre du monde" à Perpignan. Des salariés dénoncent un changement de convention collective sans négociations préalables.
Les salariés de Solutions 30, sous-traitant d’Orange, n’en reviennent pas. Mardi 9 janvier 2024, en découvrant leur fiche de paye, ils ont constaté que le compte n’y était pas. Alors, mercredi matin, techniciens et administratifs ont décidé de faire grève et sont venus de plusieurs départements d’Occitanie jusqu’à Perpignan afin de porter leurs revendications au siège de leur direction.
Rien que dans les Pyrénées-Orientales, cette société européenne basée au Luxembourg et spécialisée dans les télécommunications, emploie plus de 200 personnes chargées d’installer la fibre dans tout le département grâce à d’importants financements publics.
Salaires, primes, mutuelle, conditions de travail
Mais voilà, depuis décembre, 75% des effectifs de Solutions 30 Sud-Ouest ont basculé dans une nouvelle entité baptisée "Solutions 30 Power". Ils sont passés de la convention collective de la construction à celle des télécoms. Logique, semble-t-il à première vue, mais apparemment sans négociations en amont. Une nouvelle convention collective moins favorable : désormais, ils n’ont plus de représentants du personnel.
Ils essaient d’imposer par la force une baisse de rémunération.
Alexandre Pignon, secrétaire général CGT FAPT 66
Faute d’accord de transition avec les syndicats représentatifs sur une application des deux conventions collectives, les salariés auraient dû normalement bénéficier du système le plus bénéfique pour eux. Or ce n’est pas le cas. Alexandre Pignon, secrétaire général CGT FAPT 66 ne comprend pas. Il a répondu aux questions d'Olivier Meyer, journaliste à F3 Pays catalan.
"Ce qui nous indigne, c’est qu’une société basée au Luxembourg avec plus d’un milliard de chiffres d’affaires s’amuse à balancer les salariés d’une entreprise à une autre en son sein,s'émeut Alexandre Pignon. Elle ne crée pas de nouvelles entités pour le bien des salariés. Et là, ils essaient d’imposer par la force une baisse de rémunération. Mutuelle au rabais, salaires, primes, qualifications… Sans parler des conditions de travail qui sont assez déplorables."
Une délégation a été reçue par la direction. Un début de dialogue et surtout l’espoir pour ces salariés de trouver un accord.