"Guide de l'élu FN" : ils étaient accusés d'inciter à l'application de la "priorité nationale", trois cadres ou ex-cadres du RN relaxés

Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, adjointe au maire de Perpignan, et deux autres cadres du RN ont été relaxés par le tribunal de Nanterre, faute de preuves suffisantes pour les condamner dans l'affaire du "guide de l'élu FN", accusé de promouvoir la discrimination.

Trois cadres ou ex-cadres du Front national (devenu RN), dont le maire d'Hénin-Beaumont Steeve Briois, ont été relaxés mardi par le tribunal de Nanterre des faits de complicité de provocation à la discrimination par le biais du "guide de l'élu FN", qui incitait à appliquer la "priorité nationale".

En juin, le parquet avait requis six mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende à l'encontre de Steeve Briois et de l'ex-secrétaire nationale du Front national chargée des élus Sophie Montel, qui a quitté la formation en 2017. Une amende de 10.000 euros avait été demandée contre une autre cadre du RN, Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, adjointe au maire de Perpignan. 

Insuffisance de preuves

Le ministère public avait estimé que ce "Petit guide pratique de l'élu municipal Front national", édité avant les municipales de mars 2014 et dans lequel le FN recommandait à ses candidats "l'application des nombreux points du programme Front national", dont "la priorité nationale dans l'accès aux logements sociaux", comportait "une incitation claire à commettre cette distinction" entre Français et étrangers.

Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck était soupçonnée d'avoir publié le document sur le site internet de la fédération des Pyrénées-Orientales du FN, qu'elle dirigeait, Sophie Montel de l'avoir rédigé et Steeve Briois d'avoir écrit l'éditorial. Aucun des trois n'était présent à la lecture du jugement.

Le tribunal a considéré que la "participation personnelle et volontaire" de Steeve Briois et de Sophie Montel dans la publication du guide sur le site de la fédération départementale n'a pas été démontrée. Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck a été relaxée en raison d'une insuffisance de preuves démontrant sa responsabilité dans la publication.

"Notre pays est encore un État de droit"

"Cette décision nous démontre que notre pays est encore un État de droit", a commenté pour l'AFP Me Mohamed Djema, avocat de M. Briois. "Le tribunal est resté dans les contours du droit et n'a pas débordé sur la connotation politique que les associations présentes voulaient donner" au dossier, a estimé l'avocat de Mme Montel, Me Randall Schwerdorffer.

"C'est décevant parce que les trois prévenus sont relaxés, mais le point important est que le tribunal n'a pas abordé le fond", a réagi Me Slim Benachour, l'un des avocats de l'association La Maison des Potes, qui avait déposé plainte en mai 2014 et qui était partie civile au procès.

"Est-ce que soutenir dans des programmes électoraux qu'il faut la préférence nationale est possible en République française ? Cette question-là n'a pas été tranchée et on va la poursuivre", a abondé Me Jérôme Karsenti, autre conseil de l'association.

Le procès d'un quatrième responsable mis en cause dans cette affaire pour provocation à la haine, l'eurodéputé Jean-François Jalkh, a été renvoyé au 3 juin 2025 pour raisons médicales.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité