La Jonquera : une exposition avec des objets appartenant à des prisonniers de camps nazis

L’exposition #stolenmemories, mémoires volées, fait le tour d’Europe, elle est en ce moment à La Jonquera au musée de l’exil. Des milliers d’objets ayant appartenus à des internés de camp de concentration nazis sont exposés, en attente de retrouver leur descendance.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Des témoins d'une vie


Une broche, un stylo, une montre, des photos, autant de biens ayant appartenus à des hommes et des femmes déportés dans les camps nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale et qui témoignent de l’histoire d’une vie. Ces objets sont actuellement exposés au musée de l’exil à La Jonquera, l’exposition s’appelle #stolenmemories, pour mémoires volées.

C’est une initiative des archives allemandes Arolsen qui souhaitent restituer les objets à leurs descendants. Parmi les objets exposés, une part de la vie de Vicente Borjabad. Il a terminé sa vie à La Jonquera, sans descendance : "C’est l’un des cas pour lequel nous avons le plus d’objets, une carte de visite, un portrait, une alliance, des clés aussi, elles doivent être celles de sa maison au Boulou, là où il a été arrêté en 1944", explique Miquel Serrano, l'historien et le conservateur du Musée de l'Exil.

Aujourd'hui, l’enquête se poursuit pour tenter de retrouver des neveux, des cousins de cet homme.

Des objets déjà restitués 


D'autres objets ont déjà retrouvé leurs descendants. C’est le cas de photos, par exemple, elles avaient été confisquées à Paco Gonzales à son arrivée dans le camp de concentration à Dachau à Mauthausen, en Autriche. Sa fille, Paquita a 84 ans aujourd’hui, et n’en revient toujours pas, elle a retrouvé une photo d’elle petite : "Je devais avoir trois ou quatre ans sur cette photo, je pense, je n’ai aucun souvenir, j’ai juste reconnu quand j’ai vu les tresses, je me suis dit ça c’est moi. On les ignore ses racines, on les apprend tout juste là."
 


Paquita connaissait quelques passages de l’histoire de son père, la déportation, les camps, l’exil. Elle a été élevée par ses grands-parents jusqu’à l’âge de 10 ans en Espagne, elle ignorait que son père avait cette photo d'elle avec lui : "des questions, non, je me dis juste comment il a fait pour supporter des choses pareilles, c’était un homme très gai, il chantait tout le temps, il dansait aussi. Je l’ai jamais entendu dire qu’il était désespéré, c’est sûrement l’espoir qu’il l’a fait vivre. Il devait se raccrocher à ça, vous savez quatre ans dans les camps de la mort, ça laisse des traces. Cette photo, il ne l’avait pas sur lui, on lui avait pris, mais je devais être dans sa tête, enfin ça je le suppose."

Encore 3000 objets exposés

Cette photo, Paquita compte la transmette à son petit-fils et lui raconter l’histoire, ce qu’elle en sait en tout cas.

Comme son père, près de 10 000 espagnols ont été internés dans les camps de concentration. 3 000 objets attendent encore d’être restitués au musée de l’exil de La Jonquera.

Le reportage d'Aude Cheron et Céline Llambrich 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information