Depuis plus d'un an, plusieurs passages frontaliers sont fermés dans les Pyrénées-Orientales. Les habitants du petit village d'Espolla, en Catalogne, s'agacent de cette fermeture imposée par l'Etat français aux conséquences sociales et économiques réelles.
Josep Maria Tejido n'en revient toujours pas. Ces blocs qui coupent la route entre son village d'Espolla en Catalogne Sud et Banyuls-sur-Mer sont censés lutter contre l'immigration.
"S'ils ont réussi à traverser la mer jusqu'à l'Europe, ce n'est pas quatre cailloux qui vont les stopper ! Et pour le terrorisme, n'en parlons pas !" réagit Josep Maria Tejido, membre du collectif "Obrim la frontera".
A Espolla, village de 400 habitants, ce couple de Français qui vit ici depuis plusieurs années a décidé à contre-cœur de déménager et de retourner en France.
"Nous avons toute notre famille à Banyuls, donc cela fait tout un détour maintenant. Au lieu de mettre 25 minutes par le col de Banyuls pour aller voir notre famille, on est obligé de passer par Port-Bou et on met presque 1h30. C'est énorme, l'aller-retour", se désole la mère de famille.
Une exaspération partagée par d'autres habitants d'Espolla : "C'est une absurdité, on nous impose cela sans aucun argument", déplore cet ancien. "On est très en colère ! On a dit que cela durerait 3 mois, puis 4 mois, puis 5 mois et cela n'en finit pas", renchérit une jeune femme.
Un impact économique
L'impact économique est réel comme dans cette coopérative qui a vu son chiffre d'affaire nettement baisser.
"Les gens qui venaient chaque semaine faire leurs courses nous manquent. Cela représente 25% en moins sur notre chiffre d'affaires", détaille Josep Maria Casellas, directeur de la coopérative d'Espolla.
Le maire du village en appelle aux autorités françaises et fait une proposition. "Nous demandons que les contrôles migratoires et la surveillance terroriste fassent l'objet d'une présence policière jour et nuit", demande Carles Lagresa, maire d'Espolla.
Plusieurs passages comme celui du col de Banyuls sont fermés dans le département des Pyrénées-Orientales. Leur potentielle réouverture doit être étudiée le 30 avril prochain.