Le jet ski, c'est un loisir qui a le vent en poupe. Mais pas facile de pratiquer cette activité nautique en Occitanie. Sur les 40 ports de la côte, 30 ont interdit leur accès aux scooters des mers. Ce qui ne fait pas l'affaire des professionnels du tourisme.
Dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs municipalités ont pris des arrêtés pour restreindre ou interdire l'utilisation des rampes de mise à l'eau pour jet-skis. Un véritable casse-tête pour les possesseurs et les loueurs de scooters des mers.
Le jet ski, le paria des mers
Mettre son jet ski à l'eau, dans les Pyrénées-Orientales, relève désormais du miracle.
C'est le constat que font les membres d'une association de scooters des mers de Canet-en-Roussillon. Une station balnéaire catalane qui leur refuse l'accès. D'où leur présence ce jour-là, à Banyuls-sur-Mer, autre station balnéaire à 35 kilomètres plus au su.
On est traité de délinquant de la mer. Il y a 10% de gens qui font des bêtises et les autres subissent. Alors, on doit chercher les rares ports où l'on veut bien de nous
Bob Morana, président de l'association Jetpirate Canetois.
Pour les amateurs de jet-ski, cette discrimination est vécue comme une injustice.
"On nous dit que l'on gène les plaisanciers, que l'on fait du bruit... On dérange le club de voile avec la mise à l'eau juste à côté. Bref, on ne veut pas de nous" se désole Christopher Labadie, amateur de jet-ski.
"On paie une taxe, on respecte les règles de navigation, on a le permis côtier et nous n'avons aucun droit" explique Marlène Canu, jet-skieuse.
Comme Canet, Argelès-sur-Mer ne voit pas d'un bon oeil la pratique du jet-ski. Ici, la rampe de mise à l'eau a été détruite, officiellement, pour des raisons de sécurité.
Cette activité consomme beaucoup d'énergie fossile. Elle perturbe la faune sous-marine avec beaucoup de bruit et cela ne donne pas une bonne image. Quand, dans 3 ou 4 ans, nous aurons une nouvelle rampe de mise à l'eau, dans le nouveau port, se posera la question de la pertinence de la mise à l'eau des jets ski. C'est une pratique que nous n'encouragerons pas
Antoine Parra, maire d'Argelès-sur-Mer.
Des actions en justice contre les arrêtés municipaux
Pour un commerçant de Canet, concessionnaire d'une marque de jet-skis, le recours à la justice est la solution pour inverser la donne.
"C'est de l'abus de pouvoir des collectivités. Si on arrive à casser des arrêtés municipaux auprès du tribunal administratif, ensuite les maires réfléchiront à faire ce genre de choses" explique Thierry Scharff, président de la division jet à la fédération française motonautique.
La bataille s'annonce rude et l'arrivée de la saison estivale pourrait raviver les tensions.