Perpignan : grève nationale et illimitée des praticiens hospitaliers , " l'hôpital public est malade ! "

Un syndicat de praticiens hospitaliers appelle à une grève illimitée contre la réforme du Ségur de la santé qui instaure 2 grilles d'ancienneté différentes au sein des médecins. Et "sans prise en compte suffisantes des astreintes et des gardes". A Perpignan, la grève est particulièrement suivie.

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" Ce lundi matin, la grève est suivie entre 30 %  et 100 % dans les services de l'hôpital de Perpignan " annonce Anne
Geffroy-Wernet, présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi, le SNPHARE, qui représente l'ensemble des praticiens hospitaliers. Une grève motivée par des praticiens hospitaliers à bout de souffle. " L'hôpital public est malade  ! Nous sommes en pénurie de soignants et avec moins de personnel, on bâcle le travail, surtout en cette période de crise sanitaire" poursuit Anne Geffroy-Wernet, médecin au sein du Centre Hospitalier de Perpignan. " Les mesures Ségur créent des écarts et ne valorisent pas nos 11 années d'études. "

Les mesures Ségur en cause 

Les accords conclus à l’issue du Ségur de la santé ont été officiellement signés lundi 13 juillet 2020, après sept semaines de discussions. L’accord pour les médecins hospitaliers porte sur un ensemble de 16 mesures, pour une enveloppe globale de 450 millions d’euros.

L’essentiel de cette somme servira à augmenter l’indemnité versée aux praticiens qui s’engagent à ne travailler que dans les hôpitaux publics, sans dépassement d’honoraires. Aujourd’hui de 490 € brut par mois pour un temps plein (700 € après quinze ans d’ancienneté), cette indemnité sera portée à 1 010 € pour tous les praticiens éligibles, avec une première étape en septembre et une seconde en mars 2021.

 En parallèle, une  révision des grilles de salaires est prévue à compter du 1er janvier 2021, avec fusion des trois premiers échelons et création de trois échelons supplémentaires en fin de carrière, pour un coût de 100 millions d’euros. Une mesure constestée par les médecins hospitaliers : 

 La suppression des trois premiers échelons de carrière est favorable aux nouveaux embauchés,  ceux qui ont été recrutés avant 2020 se voient désavantagés de quatre années d'ancienneté par rapport à leurs collègues nommés cette année. Nous demandons de suivre une seule et même grille d'ancienneté.  

Anne Geffroy-Wernet, présidente du SNPHARE

Une fuite vers le secteur privé 

Les mesures Ségur ont en partie pour objectif de préserver l'hôpital public, d'éviter la fuite des médecins vers le secteur privé. Ce qui, selon les syndicats, est loin d'être le cas ."  C'est une crise majeure, nous ne savons pas lorsqu'elle va se terminer, les équipes sont mises à dure épreuve," explique Patrick Pelloux, urgentiste du syndicat AMUF

La valorisation des gardes est essentielle, nous n'avons pas eu d'augmentation depuis des années. Les médecins sont payés deux fois plus dans le privé ou en intérim.  Les jeunes médecins se tournent vers l'intérim ! 

Patrick Pelloux , urgentiste AMURF

En cette période de crise sanitaire, la tension monte au sein des services hospitaliers, chez les médecins comme chez le personnel soignant.

Les soignants ne sentent pas de reconnaissance des pouvoirs publics, ils se sentent considérés comme des pions pendant cette crise sanitaire.

Dr Anne Geffroy-Wernet, SNPHARE

Difficile de faire grève pour les médecins

Le mouvement, qui concerne tous les praticiens, sera "très large", a avancé la présidente du SNPHARE, mais "nous n'avons pas envie de prendre les patients en otage, donc beaucoup d'hôpitaux tourneront presque comme d'habitude". Les praticiens hospitaliers étant assignés pour assurer la sécurité des patients, les conséquences de cette grève seront limitées.

Dans un courrier daté du 8 janvier adressé aux praticiens hospitaliers, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a défendu un accord, "signé avec la majorité de vos représentants, qui va bien au-delà de la seule revalorisation de vos émoluments pour emmener des mesures plus structurantes."

Le ministère de la Santé et les syndicats n'avaient pas encore communiqué de chiffres sur la mobilisation lundi en milieu de journée.

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