Ce mercredi 20 juillet 2022, la commission chargée de la reconnaissance et de la réparation des Harkis se déplace pour la première fois. Les élus sont venus dans le camp de Rivesaltes où ont transité la moitié des Harkis français.
Ce mercredi 20 juillet, la commission chargée de la reconnaissance et de la réparation des Harkis, a visité le camp de Rivesaltes.
Entre 1962 et 1964, plus de 20 000 Harkis sont passés par ce camp de Rivesaltes des Pyrénées-Orientales, soit près de la moitié des réfugiés français d'Algérie.
Un camp symbolique
C'est Rivesaltes, le camp emblématique du Sud de la France qu'a choisi Jean-Marie Bockel, ancien ministre et actuel président de la commission chargée de la reconnaissance et de la réparation des Harkis, pour se déplacer.
La commission a vu le jour en avril dernier, il s'agit là de sa première étape d'une longue tournée prévue dans les camps de la région. Aux oreilles de Jean-Marie Bockel, Rivesaltes résonne comme un lieu emblématique de l'histoire.
Je crois que c'est un concentré de tout le vécu, de toutes ces douleurs des Harkis. C'est un lieu hautement symbolique pour les Harkis arrivés ici dans l'urgence et qui ont vécu dans des conditions de vie très dures.
Jean-Marie Bockel, président de la Commission chargée de la réparation des Harkis
Demander pardon et donner réparation
En septembre dernier, Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis, reconnaissant "un abandon de la République française" envers cette population. Le chef de l'Etat instaure alors une loi de réparation, passant par des indemnisations forfaitaires allant de 2 000 jusqu'à 16 000 euros.
Un somme qu'Hocine Louanchi, Président de la Confédération Nationale des Français Musulmans Rapatriés d'Algérie et leurs Amis, juge dérisoire : "L'Etat français me propose des miettes. 15 000 euros, je trouve que c'est insultant."
Emmanuel Macron a donné l'impulsion en tant que chef de l'exécutif pour cette loi de réparation. La commission agit sur un autre terrain. "Nous, nous la mettons en œuvre. Notre devoir c'est d'être dans l'écoute et la dimension mémorielle. Les gestes symboliques, cela relève de l'exécutif, nous, nous sommes les artisans de la mise en œuvre" confie Jean-Marie Bockel.
Plusieurs dizaines de milliers de demandes d'indemnisation ont été déposées. 2 000 ont déjà reçu une réponse positive et 29 essuient un refus de la part de l'Etat.