La gestion du Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Orientales a été auscultée par la Chambre régionales des comptes du Languedoc-Roussillon. Bilan : des irrégularités dans les marchés attribués, des voyages aux objectifs discutables et un taux d'absence élevé parmi les membres.
La Chambre régionale des comptes du Languedoc-Roussillon a épinglé la gestion du Comité Départemental du Tourisme (CDT) des Pyrénées-Orientales entre 2009 et 2013.
Un certain nombre d’anomalies ont été relevées par la chambre dans un rapport, allant de l’absentéisme des membres aux voyages pris en charge par le comité. Des recommandations ont été formulées par les experts.
Que représente le Comité du Tourisme des Pyrénées-Orientales ?
Les Pyrénées-Orientales tiennent la huitième place des départements touristiques français et canalisent un tiers des nuitées hôtelières de la région. Le comité est en charge du développement touristique du territoire.
Ses membres sont des acteurs institutionnels et des professionnels du tourisme. Depuis 2012, c’est Hermeline Malherbe, présidente du département, qui est à la tête du comité.
Les finances de l’organisme sont principalement assurées par une subvention du conseil général.
Absentéisme des membres
L’assemblée générale du CDT est composée de 68 membres. Problème : seuls onze d’entre assistent réellement aux réunions. Le système de vote est jugé opaque par la chambre, qui relève également un problème du côté des cotisations. Tous les membres ne sont pas à jour, mais participent pourtant aux votes.
La chambre recommande la fixation d’un quorum obligatoire pour les décisions prises en réunions et l’adoption d’un règlement intérieur.
Temps de travail insuffisant
Le CDT emploie 37 personnes. Ces salariés sont soumis à une convention collective, qui établit le temps de travail en-dessous du niveau global en France. Jusqu’ici, aucune irrégularité.
Mais le rapport souligne que les employés du CDT travaillent deux journées de moins que ce que prévoit la convention. Un chiffre compensé par le temps de travail effectif des salariés, selon le comité.
Voyages aux frais du comité
Autre point mis en avant par la Chambre régionale des comptes, les voyages de certains membres, aux frais du comité.
S’il est reconnu que le développement touristique requiert des dépenses de représentations et de déplacement, certaines ont semblé manquer de fondement selon le rapport.
Ainsi, des voyages à Dublin, New-York et Shanghai entre 2009 et 2011 ont été pris en charge en partie ou intégralement par le comité.
Des conférences de promotion du département avaient été organisées, mais le faible taux de touristes irlandais, américains et chinois dans les Pyrénées-Orientales ne justifie pas de telles dépenses aux yeux de la chambre. Ces trois nationalités représentent ensemble 2,85% des visiteurs.
Le fait que ces conférences soient parfois organisées autour de dates de grands matchs de rugby a semble-t-il fait tiquer les experts.
Irrégularités des marchés
L’attribution des marchés de communication et d’impression a elle aussi souffert de dysfonctionnements. Ces marchés se sont élevés à 1,9 million d’euros entre 2009 et 2013.
Or ce sont deux sociétés qui ont remporté plus de 50 % de ces dépenses, dans des conditions discutables.
La Chambre régionale des Comptes a accompagné son rapport de recommandations. Elle n’est pas habilitée à mettre en œuvre des sanctions. C’est donc au Comité départemental du tourisme des Pyrénées-Orientales de remédier à ses manquements.
Le rapport est disponible ici.