En novembre, Théo Curin, Malia Metella et Matthieu Witvoet doivent se rendre au Pérou pour un périple de 122 km en autonomie. La semaine dernière, ils s’entraînaient dans les Pyrénées-Orientales.
"Effort difficile, décor magnifique." Voilà, sur les réseaux sociaux, comment le trio résume son stage au lac de Matemale, dans les Pyrénées-Orientales. Dans ce paysage de carte postale, ce jeudi 22 juillet, Théo Curin, Malia Metella et Matthieu Witvoet s’entraînent en conditions réelles. En novembre, ils devront traverser en totale autonomie le lac Titicaca, à la frontière entre le Pérou et la Bolivie. Un défi né dans l’esprit du jeune nageur, amputé des quatre membres. L’athlète paralympique a ensuite été rejoint dans l’aventure par la vice-championne olympique – en 2004, à Athènes - et l’"éco-aventurier".
Chacun à leur tour, pendant une heure, ils tractent sur les eaux une embarcation de près de 500 kg. "C’était un vieux rêve et là, maintenant, on y est presque, souligne Théo Curin. Forcément, il y a un peu de pression qui commence à arriver mais je suis rassuré parce qu’on s’est très bien entraînés. On a eu des conditions incroyables autour de nous pour être performants."
Depuis huit mois qu’il se prépare, le trio a pu prendre ses marques. Mais ce stage, avant le départ du radeau pour le Pérou, a des allures de répétition générale. Situé à une altitude de 3812m, le lac Titicaca est considéré comme "le plus haut lac navigable du monde", expose l’équipe sur le site dédié au projet.
L’air y est donc appauvri en oxygène (-30%) et l’amplitude thermique entre la nuit et le jour peut être importante. Novembre/décembre sont les mois les plus chauds et la température moyenne avoisine 12°C (pouvant atteindre 25°C en journée et descendre autour de 0°C-5°C la nuit). La température de l’eau est d’environ 12°C à cette période de l’année.
Nager sous le vent est donc un excellent entraînement, loin des bassins. "C’est idéal, assure Malia Metella. On se dit qu’on a des conditions difficiles et qu’on sera vraiment prêts pour le défi Titicaca. Sur le lac, on va savoir comment s’adapter au moment présent." S’adapter également à l’embarcation de 8m2 qui doit leur servir à dormir, manger, stocker le matériel pendant la traversée.
Un radeau bien particulier : il a été conçu à partir de matériaux récupérés, spécifiquement pour cette expédition qui se veut éco-responsable. "Sa principale innovation, c’est son faible coût écologique, explique Matthieu Witvoet. Après, il y a plein de petites innovations. Par exemple, les panneaux solaires souples. C’est quelque chose qui est très rare." L’installation devra permettre aux nageurs de pallier la dérive de l’embarcation pendant les pauses.
Les trois compagnons se retrouveront en octobre pour un dernier stage en chambre d’altitude. Puis, si la crise sanitaire le permet, ils devraient entamer la traversée le mois suivant. L’équipe espère boucler le parcours en huit à dix jours.