À l'occasion de la cérémonie de commémoration du 84e anniversaire de l’Appel historique du Général de Gaulle, le Préfet des Pyrénées-Orientales a rendu un hommage vibrant à un homme de courage. René Suk, 105 ans reçoit la Croix du Combattant.
"Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas." Ces mots furent prononcés depuis Londres par le Général de Gaulle le 18 juin 1940. Des mots qui résonnent encore dans la mémoire de René Suk. À 105 ans, ce fringant perpignanais d'adoption vient de recevoir la Croix du Combattant des mains du Préfet des Pyrénées-Orientales, Thierry Bonnier.
C'est un hommage amplement mérité pour un homme exceptionnel. Il a su rendre son honneur à la France de par son engagement. On ne peut avoir que beaucoup de respect et de gratitude envers Monsieur René Suk.
Armand Chauvet, Membre du Souvenir Français 66
C'est en 1939 que ce Mosellan rejoint le 3ème Régiment d'infanterie coloniale et participe à la bataille de France. Fait prisonnier dans l'Yonne, René sera libéré quatre mois plus tard. Il rejoint son épouse à Metz alors en territoire allemand. Début 1943, il refusera de s'enrôler dans l'armée ennemie. René entre en résistance.
J'ai senti le coup et je me suis dit, attention, ils ne m'auront pas ceux là! Etant aux chemins de fer, j'ai vu arriver des colis et des livrets militaires pour la Ville de Metz et j'ai dit : ça y est, ça c'est pour nous. J'ai avisé mon épouse, lui ai fait passer la frontière et on est partis.
René Suk, ancien combattant
René Suk veut poursuivre le combat et décide alors de rejoindre le maquis dans les Hautes-Pyrénées. Aujourd'hui, il est probablement le dernier survivant du Corps Franc Pommiès, corps franc pyrénéen fondé le 17 novembre 1942 par le capitaine André Pommiès.
Il (André Pommiès) récupérait tous les volontaires. Sur dix départements, nous étions 12.000 volontaires. Une armée. J'allais partout avec lui.
René Suk, ancien combattant
Soldat émérite et héros de la résistance, René n'avait jusqu’ici, jamais été décoré. D'un tempérament modeste, il s'est avant tout efforcé d'être un exemple pour sa famille.
J'ai toujours été fier de lui, c'est un homme merveilleux qui a toujours été très droit, rigoureux. Je me rappelle qu'il me disait toujours : Gilbert, dans la vie, il ne faut jamais mentir. C'est comme ça que j'ai grandi.
Gilbert Suk, fils de René Suk
Une leçon d'histoire mais aussi une leçon de vie. René Suk attend à présent la médaille de la Légion d'Honneur prévue fin décembre.
Écrit en collaboration avec Alain Sabatier.