C’est un témoignage qui fait réagir sur les réseaux sociaux. Le 1er mai, à l'occasion d'un meeting du RN, Colombe, soixante ans, bénéficiaire du RSA, affirmait être proche des idées de Marine Le Pen. Devenue virale, la vidéo a suscité des commentaires de l'ensemble de la classe politique et lui a coûté sa place aux Restos du coeur.
"Je suis au RSA et on a du mal à vivre. On ne peut pas payer les factures, on a les huissiers, témoigne", en larmes, Colombe. Ce 1er mai, la sexagénaire, sympathisante du Rassemblement National, répond à un journaliste sur sa présence au rassemblement de campagne du parti.
À la rencontre des militants RN qui viennent écouter Jordan Bardella et Marine Le Pen à Perpignan.
— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) May 1, 2024
Soudain,Colombes,60 ans,fond en larmes:«On est dans un monde de fou. Je suis au RSA.On a du mal à vivre.On vote tous RN ici.On est tous en colère»
Reportage à suivre sur @TF1Info pic.twitter.com/Lp8D2Vdvwx
Plus de 3 000 personnes sont présentes à Perpignan pour le grand meeting des élections européennes du parti d'extrême droite. Parmi elles, Colombe, soixante ans, venue soutenir Marine Le Pen.
Selon la Perpignanaise "il n’y a qu’elle [Marine le Pen, NDLR] qui ressort de ce système de dire : "allez suivez-moi, on va combattre"." Colombe, témoigne des difficultés auxquelles elle fait face tous les jours, qui expliqueraient les résultats du parti d’extrême droite dans le département : "On est tous en colère, on a tous du mal et pas de travail. Il n’y a pas de travail, pas d’usine, il y a des combats à mener que ce soit pour la santé ou le travail. Je suis conseillère en insertion professionnelle et aujourd'hui je ne trouve pas de travail."
Soutien de la classe politique
La vidéo est visionnée plusieurs milliers de fois en quelques heures et fait réagir la classe politique de l’extrême droite à l’extrême gauche.
"Quand certains jours la bataille politique nous paraîtra difficile, il suffira de penser à Colombe", communique Marine Le Pen.
Pour le président des Jeunes Républicains, Guilhem Carayon, ce témoignage est "bouleversant" et "le résultat de plusieurs décennies de dirigeants politiques."
Bouleversant : c'est la France triste.
— Guilhem Carayon (@GuilhemCarayon) May 1, 2024
Le résultat de plusieurs décennies de dirigeants politiques, tous bords confondus, obsédés par leur carrière. Ils ont oublié de se battre pour les gens.
Ma seule ambition : qu'on redonne à Colombe et à des millions d'autres leur sourire. https://t.co/6FmEou6DVt
A gauche, pour le député insoumis de la Somme, François Ruffin, le message sonne comme une alerte : "Ces leçons de résignation, nous ne les avons pas écoutées. Là où Marine Le Pen faisait 70% aux présidentielles, c’est nous qui avons retourné les scores aux législatives. (...) Nous devons reconquérir les esprits et les cœurs."
La tête de liste communiste aux européennes, Léon Desfontaines a quant à lui été "frappé" par les mots de la sexagénaire. Il lui adresse une lettre ouverte où il explique que ses paroles "sonnent le rappel d’un échec collectif, celui de la gauche qui vous a oublié et méprisé."
Les mots de Colombe m'ont frappé.
— Léon Deffontaines (@L_Deffontaines) May 2, 2024
J'ai décidé de lui écrire pour entamer le dialogue avec elle. Pour lui démontrer que M.Bardella et le RN sont des faussaires de la question sociale et que la gauche que je représente entend sa colère légitime et veut y répondre. pic.twitter.com/k8lzzCBpPF
Fin de son engagement aux Restos du cœur
La sexagénaire évoque dans la suite de l’interview les différentes associations caritatives dont elle est membre. Depuis 1990, elle est bénévole aux Restos du cœur. L’association demande une neutralité politique à tous ses adhérents qui n’aurait pas été respectée lorsqu’elle affirme son soutien à Marine Le Pen dans l’interview.
Jérémy Kalfon, avocat de Colombe explique qu'elle aurait "reçu un appel le 3 mai d’une responsable locale lui intimant l'instruction de démissionner. Je pense que le national n'était pas au courant de cette décision. Elle demande à être ré-intégrée."
Elle est bénévole et non militante
Jéremy KalfonAvocat de Colombe
Une réintégration est-elle envisageable ? "Oui, répond Jérémy kalfon. Si on se base sur la charte des bénévoles de l'association, l'article 5 est clair. Ma cliente n'a pas instrumentalisé son engagement à des fins politiques."
Sollicités par France 3 Occitanie, les Restos du cœur ont indiqué ne plus souhaiter communiquer pour le moment.