VIDEO. Riche de 3.000 espèces végétales et animales, la réserve naturelle du Mas Larrieu d'Argelès-sur-Mer fête ses 40 ans

Créée en 1984, la Réserve Naturelle du Mas Larrieu dans les Pyrénées-Orientales célèbre cette année son 40ème anniversaire. Quatre décennies de gestion, de suivi naturaliste et de sensibilisation auprès du grand public à la préservation de cet écrin de nature. Visite guidée au cœur de 176 hectares d'espace sauvage entre Elne et Argelès.

Créée il y a 40 ans, la réserve naturelle du Mas Larrieu est un véritable écrin de nature. Avec plus de 3.000 espèces végétales et animales, c'est l'un des derniers espaces non urbanisés du littoral catalan.

Un espace riche en diversité

La réserve naturelle du Mas Larrieu s'étend sur 176 ha de part et d'autre de la rivière "Le Tech", sur le territoire des communes d'Elne et d'Argelès-sur-Mer. La façade maritime, constituée par le domaine public maritime, s'étend de l'ancien lit du Tech (au Nord) au "grau" de la Riberette (au Sud). Le site offre une grande diversité naturelle grâce notamment à trois types de milieux qui s'y rencontrent : plages de sable fin, roselières et forêts. Pour la Mairie d'Argelès, gestionnaire du site, la réserve est un modèle de préservation.

On y trouve l'oeillet de Catalogne qui est encore en fleur à l'automne ou encore le petit éphédra qu'on appelle souvent à tort le raisin de mer.

Fabrice Covato, Technicien Réserve Naturelle du Mas Larrieu à Argelès-sur-Mer

Le site est aussi un milieu très intéressant en matière d'insectes, en particulier pour les libellules. Les milieux sableux abritent le lézard ocellé. La forêt riveraine, quant à elle, adopte une forme en couloir en bordure de la rivière. Il a été recensé dans cette zone pas moins de 42 espèces ligneuses, dont l’érable champêtre, l’aulne, le frêne, le saule des rivages, le peuplier blanc et le peuplier noir. Cette zone constitue la richesse botanique principale de la réserve qui revêt une importance considérable pour la faune, offrant d'innombrables perchoirs en particulier en période de migrations. Elle abrite une avifaune importante, dont la mésange rémiz.

Menacé dans les années 70

Menacé par un énième projet immobilier, le site du Mas Larieu a bien failli disparaître dans les années 1970. Mais le projet sera finalement évincé quelques années plus tard grâce à l'implication des collectivités locales, des associations naturaliste et du Conservatoire du Littoral. Quarante ans plus tard, la réserve naturelle du mas Larrieu est devenue un véritable poumon vert très apprécié par les locaux et les visiteurs. Ils sont environ 500.000 à profiter du site chaque année. Une surfréquentation, notamment en période estivale qui provoque une mise en souffrance du milieu naturel.

Le grand enjeu par rapport à notre mission de protection et de conservation, c'est de trouver l'équilibre entre ce flux de personnes et la protection des milieux. On a gardé les grands chemins pour aller à la plage, on amène le public par des clôtures. Grâce aux ganivelles on a mis en protection les habitats les plus sensibles, on a mis des chicanes pour empêcher les voitures de passer, et bien entendu, il y a la surveillance quotidienne des agents de la réserve.

Stéphane Katchoura, Conservateur de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu

À ce jour, le Mas Larrieu est encore et toujours présent sur la réserve. Celui-ci a déjà fait l'objet de travaux de restauration mais reste abîmé par le temps. Une convention signée entre la municipalité d'Argelès-sur-Mer et le Conservatoire du littoral permet à des éleveurs de pratiquer une activité agricole sur le site pour autant qu'elle soit en adéquation avec la biodiversité.

Écrit en collaboration avec Joan Lopez

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Riche de 3.000 espèces végétales et animales, la réserve naturelle du Mas Larrieu d'Argelès-sur-Mer fête ses 40 ans. • ©Joan Lopez, A. Khalaf