Le phénomène est d'une telle ampleur que la laitue est déclarée en crise conjoncturelle depuis novembre. Dans le Roussillon, les producteurs de salades s'affolent. Surproduction et prix très bas entraînent des destructions de récolte. En cause, la météo et la morosité des consommateurs.

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Face à la gravité de la situation, la préfète des Pyrénées-Orientales, Josiane Chevalier, vient d'annoncer après sa visite des exploitations de salades du Roussillon qu'une réunion sera organisée en préfecture avant la fin de cette l'année civile pour évoquer les différentes mesures disponibles pour accompagner les agriculteurs.

Une crise particulièrement sévère 

A Pézilla-la-Rivière comme ailleurs, l'inquiétude des producteurs augmente face à la situation difficile du marché de la salade. Au niveau national, la laitue d'hiver est déclarée en crise conjoncturelle depuis le 18 novembre et de façon plus globale, c'est l'ensemble du secteur "salades" qui est touché. 

Une météo "trop" favorable?

La météo très douce a permis de prolonger les productions maraîchères au-delà de la saison habituelle. Elle a également provoqué des accélérations du cycle végétatif et conduit à une surproduction. Ces conditions météorologiques exceptionnelles auraient par ailleurs distrait les consommateurs des produits de saison.

Surproduction

La qualité est pourtant au rendez-vous, et c'est là le paradoxe. La bonne luminosité et le climat relativement sec ont permis d’obtenir des salades avec très peu de problèmes sanitaires et des grammages très corrects. Pour la saison 2015-2016, la plantation de 64 millions de pieds de salades est prévue en Roussillon : 17,5 millions de pieds en plein champ soit 315 hectares, et 46,5 millions de pieds sous abris soit environ 360 hectares.

Trop de salades tue la salade

La campagne est extrêmement difficile avec des prix très bas qui entraînent des destructions de récolte. Pour le frais, les prix se situent autour de 0,40 euros en scarole et 0,20 euros en laitue. Les marchés du frais et de la 4° gamme sont touchés, avec des révisions à la baisse des volumes des contrats. Les prix de contrats sont globalement maintenus mais les prix hors contrats sont très bas.

Philippe Georget et Alain Sabatier ont assisté à la destruction de pieds de salades à Villeneuve-la-Rivière ©F3 Pays catalan


Les autres facteurs de la crise de la salade catalane

Conséquence indirecte des attentats du 13 novembre, les consommateurs sont moroses. On a assisté à une chute de fréquentation dans les magasins, restaurants et même sur les marchés. Et le retour à une activité normale se fait lentement.

Enfin, les producteurs évoquent également des causes structurelles comme la concurrence de pays à plus bas coûts de main d’œuvre.

D'après la préfecture des Pyrénées-Orientales, une réflexion de fond va être engagée en lien avec le président de la chambre d'agriculture, les organisations de producteurs et les services de l’État.

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