Des élèves de l'école Jean-Alloiteau de Vinça (Pyrénées-orientales) ont été sélectionnés avec dix autres établissements français pour parler à l'astronaute Thomas Pesquet lorsque celui-ci sera dans l'espace cet été. C'est la première fois que ce type de liaison sera établie dans le département.
"Allô la Terre, ici Thomas Pesquet. Over." Voilà ce que pourront entendre les écoliers de Vinça (Pyrénées-Orientales) l'été prochain sur le toit de leur mairie. Entre le 24 juin et le 7 juillet, les enfants de l'école Jean-Alloiteau de cette commune du Conflent vont avoir la possibilité d'entrer en contact quelques minutes avec l'astronaute français, qui doit s'envoler dès avril pour sa deuxième mission dans la Station spatiale internationale (ISS).
L'opération va voir le jour grâce à un travail de longue haleine, réalisé depuis deux ans par les enseignants de primaire de l'école et l'association Radioamateur Conflent ARISS 66 (RAC 66). "ARISS France, c'est le nom d'un groupe de travail réunissant le petit monde de la radio amateure en lien avec l'ISS. Thomas Pesquet en fait partie, explique Alain Ortiz, membre de cette association.
Notre projet devait présenter un intérêt pédagogique pour les enfants et devait aussi s'inclure dans le planning de Thomas Pesquet. Comme nous, dix écoles en France ont été sélectionnées sur dossier pour lui parler lorsqu'il sera dans la station.
Les contraintes de la distance
Pour interroger l'astronaute sur sa vie dans l'espace, les enfants ne disposent que de 10 minutes. "L'ISS tourne à une vitesse importante autour de la Terre, donc nous devons développer un système pour pouvoir suivre sa trajectoire pour que le contact soit le plus long possible," souligne Alain Ortiz. L'équipe travaille aussi sur une projection vidéo en direct de l'astronaute. Elle souffrira d'un léger décalage avec le son, car 400 km séparent tout de même la station internationale du plancher des vaches.
Les écoliers de Vergèze (Gard) avaient déjà fait cette expérience lors de la précédente mission de l'astronaute normand en 2017. "Nous sommes bien sûr en lien, ils nous ont fait un retour d'expérience," confie Alain Ortiz. Les radioamateurs bénéficient aussi de l'aide des services techniques de la mairie et de leurs comparses de Perpignan, notamment le F6KBR. Estimé entre 16 000 et 18 000 euros, le projet pédagogique recherche des sponsors.
Une première dans les Pyrénées-orientales
Actuellement, la vingtaine d'écoliers de Vinça sélectionnés travaillent ardemment leurs questions avec leurs enseignants : ils se verront consacrer seulement 30 secondes chacun ! Ces questions seront ensuite envoyées dans l'ordre à Thomas Pesquet pour que la durée de la communication ne soit pas réduite par d'éventuelles hésitations ou temps de réflexion. Enseignants et radioamateurs doivent rendre compte régulièrement de l'avancée de leur projet à l'ARISS.
Ces dix minutes de contact est l'occasion de créer un grand événement dans la commune de la vallée de la Têt. La salle des fêtes munipale sera décorée pour une grande fête réunissant jusqu'à 400 personnes autour de l'événement si la situation sanitaire le permettra. Car si une communication entre une école française et l'ISS "se déroule tous les ans et est plutôt banale", "c'est la première fois qu'un contact pareil sera établi en Pyrénées-orientales !" rappelle Alain Ortiz. La date précise du rendez-vous avec l'espace sera connu un mois à l'avance.