Les arènes de Bogotá vont de nouveau ouvrir à la tauromachie en janvier. Aucune disposition légale ne s'oppose désormais à la célébration de corridas à Barcelone. Mais à Quito (Équateur), les fêtes de la ville continuent de se célébrer sans toros.
José Miguel Arroyo “Joselito”, Julián López “El Juli” (3 fois), Enrique Ponce (5 fois), Sébastien Castella (3 fois) : la liste des derniers triomphateurs de la feria Jesús del Grán Poder ne laisse pas la place au doute : elle était une des courues d'Amérique.
Traditionnellement célébrée à la fin du mois de novembre, à l'occasion des fêtes d'anniversaire de la ville, la feria a connu sa dernière édition en 2011, c'est Enrique Ponce qui remporta cette année là sa deuxième statuette.
En mai 2012, un réferendum posait la question suivante : Afin d'éviter la mort d'un animal pour le seul divertissement, êtes vous partisan d'interdire, dans votre canton, les spectacles publics où on tue un animal?
Pour la ville de Quito, la réponse fut : oui (50,85 %), non (42,57%) à quoi s'ajoutent 2,3% de votes blancs et 4,26% de nuls.
L'édition 2012 n'eut donc pas lieu. Et la tentative d'organiser la feria dans une arène démontable à Tambillo, à 45 kilomètres au sud de la capitale, fut un fiasco. Le public ne répondit pas.
Il faut dire que les arènes de Quito ont (avaient) un charme unique. Célébrées à midi pile, sous une implacable lumière zénithale, les corridas commençaient par l'hymne national repris à pleine voix par le public debout, le panama à la main.
Le bétail (relativement "sérieux") et le public (fin connaisseur) faisaient de cette feria un des meilleurs rendez-vous de l'hiver.
On continue à donner des corridas en Équateur : Latacunga accueille vendredi et samedi deux mano a mano, Ponce / Roca Rey et Castella / Fandi. Curro Diaz a toréé samedi dernier à Machachi. Guano, Ambato et d'autres localités organisent des corridas qui permettent quelquefois à des toreros européens restés sur la touche dans leur pays de relancer leur carrière.
Mais rien de tout cela ne nous console de cette image du linge mis à sécher au-dessus des corrales la "plaza de toros sin toros" de Quito envoyée hier par l'ami Blaise Volckaert.
© Blaise Volckaert