Depuis le 25 novembre les antennes de France Bleu en région sont perturbées. Par exemple ce jeudi 19 décembre à France Bleu Hérault, pas de journaux, 90% des journalistes en grève. En cause, le plan d’économie de Radio France qui prévoit la suppression de 299 postes.
22 jours de grève
Si vous êtes auditeurs de France Bleu, vous l’aurez sûrement remarqué. Depuis une vingtaine de jours, les programmes sont très perturbés. En effet, l'ensemble des syndicats de la radio publique a déposé des préavis de grève et cela depuis le 25 novembre dernier. Par exemple aujourd’hui à France Bleu Hérault, près de 90% des journalistes sont en grève, conséquence pas de journal. Hier, mercredi 18 décembre, c’était les techniciens qui étaient en grève. Cela devrait continuer.
Cette grève fait suite aux annonces de la direction de Radio France sur des suppressions de postes.
299 départs volontaires
En effet, les salariés de Radio France protestent contre le plan conçu par la patronne du groupe public, Sibyle Veil, qui vise à supprimer 299 postes sur un total de 4500 postes.
Les syndicats réclament le retrait de ce plan, qui selon eux pourrait cacher un plan social :
Si on n’arrive pas à faire ces 299 départs, qui doivent être des départs volontaires, il y aura forcément des économies derrière et donc il faudra faire un plan social, nous dit Denis Brunel, technicien et élu CGT à France Bleu Hérault.
Investir dans le numérique
Toutes les radios sont concernées, comme France Culture, France Inter, Fip en régions aussi, par exemple le cœur de Radio France va perdre 30% des effectifs. Ce que voudrait la direction : supprimer 299 postes et les remplacer par 76 postes tournés vers le numérique :
Le fait d’être moins nombreux, cela va impacter forcément les autres services et on va nous demander de faire plus car aujourd’hui il faut faire du multimédia et en faisant plus forcément cela va impacter nos conditions de travail et dégrader ce que l’on va proposer à nos auditeurs., confie un délégué syndical.
Inquiets pour la qualité des programmes
Les salariés de Radio France ne sont pas inquiets pour leur avenir seulement mais pour l’avenir de la Radio française :
Le gouvernement veut faire des économies sur le service public et on sent bien que les conditions de travail vont se dégrader mais nous ce qui nous inquiète le plus c'est la qualité des contenus que nous allons proposer.
Il y a des réalisateurs, des assistantes qui travaillent dans l’ombre et dont les postes vont être supprimés et cela va beaucoup impacter la qualité de ce que l’on propose.
Aujourd’hui on se dit que si nos auditeurs nous écoutent pour la qualité de nos programmes et que celle-ci se dégrade, on ne peut avoir peur que d'une seule chose c’est que les auditeurs nous abandonnent aussi, nous confie le délegué syndical.
Le plan d'économie vise à anticiper la baisse de la contribution de l'état, moins 20 millions d'euros sur quatre ans.
Pour l'instant la grève est illimitée et devrait durer tant que les salariés n'ont pas obtenu de négociations avec la direction.
L'interview de Denis Brunel réalisée par Caroline Agullo et Franck Detranchant
