Richard Gasquet a vécu une bien belle journée, jeudi, au tournoi de Paris-Bercy, où il s'est qualifié pour les quarts de finale, deux heures après avoir appris qu'il participerait, la semaine prochaine, au Masters de Londres pour la deuxième fois de sa carrière.
Le Sérignanais a déjà connu le Masters, en 2007, l'année la plus réussie de sa carrière jusque-là, qui l'avait vu atteindre son meilleur classement à l'ATP (7e). Mais cette saison 2013 soutient assurément la comparaison.
Il a remporté cette année trois tournois, contre un en 2007, et été demi-finaliste à l'US Open. Et en obtenant jeudi la 50e victoire de sa saison (6-3, 6-2) face au Japonais Kei Nishikori, 19e mondial, il a signé un record en carrière.
Sa présence au Masters, le tournoi réunissant les huit meilleurs joueurs de l'année qui débute, lundi, à Londres, est donc la juste récompense d'une saison où il est apparu plus constant, plus bagarreur et plus confiant en lui-même.
Gasquet devient seulement le quatrième Français à disputer plus d'une fois le Masters, après Yannick Noah (4 participations), Henri Leconte (3) et Jo-Wilfried Tsonga (3).
"C'est sûr que la journée ne peut pas être meilleure pour moi, a-t-il réagi. C'est la récompense d'une saison qui a été pleine. C'est ma plus belle année. C'est important pour la suite, ça motive."
Richard au top
Vainqueur de trois tournois (Doha, Montpellier et Moscou), il a également brillé en Grand Chelem avec notamment deux huitièmes de finale (Melbourne et Paris) et surtout une demie à New York (contre Nadal). Demi-finaliste à Miami, Halle, Bangkok et Pékin, en quarts à Monte-Carlo et Montréal, Gasquet avoue jouer son meilleur tennis depuis quelques mois. Le trio qu’il forme avec son duo d’entraîneur (Piatti-Grosjean) semble vraiment soudé et complémentaire. Richie avance (un peu) plus dans le court, et il prend l’offensive dès qu’il décèle une faille dans la cuirasse adverse.
Aujourd’hui, à 27 ans, Gasquet a atteint l’âge de la maturité. Il lui reste quelques années pour aller chercher la (très) grande victoire qui le ferait passer dans une autre dimension : une victoire dans un Masters 1000 (après trois finales perdues), un sacre en Grand Chelem (à Wimbledon plus qu’ailleurs) ou une Coupe Davis, le challenge le moins difficile à relever.
Un défi énorme
C'est la défaite du Canadien Milos Raonic face au Tchèque Tomas Berdych (7-6 (15/13), 6-4), qui a permis à Gasquet et au Suisse Stanislas Wawrinka, pour lequel ce sera une première, de décrocher les deux dernières places pour Londres.
Celui qui deviendra lundi le nouveau N.1 français va maintenant essayer d'atteindre les demi-finales à Paris, comme en... 2007. Pour cela, il devra réussir un exploit en quarts contre le N.1 mondial Rafael Nadal.
L'Espagnol s'est montré très solide pour sortir (7-5, 6-4) le Polonais Jerzy Janowicz, qui avait fait vibrer Bercy il y a un an en atteignant la finale, perdue face à David Ferrer, après être sorti des qualifications.
Le défi sera énorme pour Gasquet qui n'a jamais battu Nadal en 11 confrontations et qui avait cédé contre lui en trois sets en demi-finale à l'US Open en septembre.
"C'est le joueur qui me pose le plus de problèmes, a remarqué le Français. Mais c'est la bonne surface pour moi pour le jouer. Si je dois le battre c'est bien ici."
La logique respectée
Après une édition 2012 un peu folle, la tendance est complètement inversée cette année à Bercy. Comme depuis le début de la semaine, la logique a été scrupuleusement respectée jeudi.
A tel point même que les huit joueurs qui participeront au Masters, Nadal, Novak Djokovic, David Ferrer, Juan Martin Del Potro, Roger Federer, Tomas Berdych, Wawrinka et Gasquet, sont aussi qualifiés pour les quarts à Paris.
Le fait est d'autant plus étonnant que le tournoi parisien, de par sa place dans le calendrier, a souvent par le passé été boudé par les meilleurs joueurs usés par une longue saison et plus intéressés par le Masters.
Les quarts de finale sont sur le papier enthousiasmants. Djokovic, qui a eu du mal à résoudre le casse-tête présenté par le service de l'Américain John Isner (6-7 (5/7), 6-1, 6-2), sera ainsi encore une fois opposé à Wawrinka, tombeur de l'Espagnol Nicolas Almagro (6-3, 6-2).
Les deux joueurs ont délivré deux des plus beaux matches de l'année. A l'Open d'Australie en janvier, Djokovic l'avait emporté en huitièmes de finale après un duel épique en cinq sets, conclu à 12-10 au cinquième. Ils avaient réédité une performance assez similaire en demi-finale de l'US Open, pour une issue identique.
Un autre quart devrait valoir le déplacement vendredi. Federer et Del Potro se retrouveront six jours seulement après la finale de Bâle (Suisse), remportée par l'Argentin en trois sets. Celui-ci a éliminé le Bulgare Grigor Dimitrov (3-6, 6-3, 6-4) et Federer a disposé encore plus aisément de l'Allemand Philipp Kohlschreiber (6-3, 6-4).
Richard heureux de jouer à Londres : "Je ne pensais pas rejouer un Masters"
"C'est étonnant de se retrouver dans cette situation", a confié Richard Gasquet au sujet de sa qualification pour le Masters, obtenue devant la télévision et la victoire de Berdych sur Raonic quelques minutes avant son propre match face à Nishikori.
"J'étais soulagé de le voir perdre. Mais il fallait que je reste concentré. En tous cas, l'enchaînement des deux matches ne pouvait pas mieux se passer". "Je pense que c'est plus dur de se qualifier aujourd'hui pour le Masters car le niveau est plus élevé qu'en 2007", a-t-il poursuivi. J'ai fait une saison pleine et je suis un meilleur joueur. Si on m'avait dit il y a deux trois ans que je rejouerai un Masters, je ne l'aurais pas cru".
