Le Stade Toulousain, le Castres Olympique et le Montpellier-Hérault pourraient emboîter le pas au Stade Rochelais et au Racing 92 : faire vacciner leurs joueurs pour mettre fin aux reports de matches de Top 14 tous les week-ends. La Ligue Nationale de Rugby (LNR) appuie cette démarche.
Il y a encore trop de rencontres du Top 14 reprogrammées à cause de joueurs touchés par le Covid. Pour enrayer cette spirale, le Racing 92 a déjà fait vacciner 30 de ses salariés, dont 6 joueurs.
Le président Jacky Lorenzetti a mis à profit une situation favorable : en effet, un "vaccinodrome" recevant des milliers de patients tous les jours a été installé dans l'enceinte de leur stade, "La Défense Arena", à Nanterre dans les Hauts-de-Seine.
L'important... c'est la dose
Or chaque soir, il reste un certain nombre de flacons entamés : pour ne pas perdre de précieuses doses de vaccin, après accord du préfet - et uniquement dans ces circonstances particulières - le choix a été fait de les injecter, pour éviter qu'elles ne soient périmées, aux personnes qui se présentent, même si elles ne remplissent théoriquement pas tous les critères pour en bénéficier.
Du côté de la Rochelle, le club a pris l'initiative de contacter les centres locaux de vaccination et la mairie pour demander à bénéficier d'une priorité pour ses joueurs. Malgré leur accord de principe, dans un premier temps cela leur a été refusé. Cependant l'ARS (Agence Régionale de Santé) a fait savoir qu'elle ne s'opposait pas à ce que les rugbymen rochelais se voient injecter - eux aussi - des doses non utilisées et risquant d'être perdues.
D'autres clubs, comme Toulon et Lyon, ont fait savoir publiquement qu'ils souhaitent leur emboîter le pas : bien sûr, ils se refusent à réclamer un passe-droit s'il y a des personnes qui font la queue pour recevoir une injection à laquelle les règles en vigueur leur donnent droit.
Eux aussi souhaitent s'insérer dans un souci d'éviter tout gâchis - même si le coach lyonnais Pierre Mignoni souligne qu'au vu de la vague de contaminations qui a touché son effectif depuis des mois, 80% de ses joueurs sont aujourd'hui "immuno-covid".
La Ligue Nationale de Rugby (LNR) a fait savoir qu'elle exprimait son appui à cette démarche.
Castres et Toulouse réfléchissent
D'ailleurs, selon une information de notre confrère "Le Monde", le gouvernement vient de prendre acte de ces derniers développements pour entériner cette évolution : dès jeudi prochain 12 mai, les doses de vaccin se retrouvant en excédent chaque jour pourront être injectées à "tous les Français sans limite d'âge".
Du côté des clubs d'Occitanie, cette solution à une préoccupation légitime est envisagée, mais les points de vue diffèrent légèrement.
Le Stade Toulousain a eu plusieurs joueurs touchés par l'épidémie il y a quelques semaines mais plus depuis un certain temps : le club Haut-Garonnais tire avantage d'une très stricte application du protocole imposé aux équipes professionnelles et ne compte plus désormais aucun match en retard.
Du coup, le staff toulousain estime légitimement qu'il n'y a pas d'urgence et qu'il peut attendre la date où la vaccination sera ouverte à l'ensemble de la populations (la mi-juin selon les dernières annonces du Président Emmanuel Macron).
Le Castres Olympique se situe dans une optique différente : il n'a pas fait de demande pour une vaccination collective, mais peut tirer parti d'un point particulier des critères actuellement en vigueur pour définir qui a le droit de se faire vacciner.
Les "gros" prioritaires !
En effet, toute personne dont l'IMC (Indice de Masse Corporelle) est supérieur à 30 en fait partie : à cet égard, un certain nombre de membres de l'effectif tarnais remplissent cette condition, au premier rang desquels les piliers et bon nombre d'autres joueurs du pack.
Ils peuvent donc s'en targuer pour se faire vacciner s'ils le souhaitent.
Mais ne vous avisez pas de les traiter d'obèses pour autant !