Salarié musulman soupçonné de "radicalisme": l'Etat doit revoir sa copie selon le tribunal administratif de Toulouse

Un électricien musulman, originaire de Moissac (Tarn-et-Garonne), spécialisé dans le nucléaire, salarié d'un prestataire d'EDF, s'était vu refuser son autorisation d'accès à une centrale nucléaire dans l'Aube début  2019. Saisie à Toulouse, la justice administrative annule cette décision. 

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Le tribunal administratif de Toulouse a annulé une décision du ministre de la Transition écologique qui  interdisait à un électricien musulman de travailler dans une centrale nucléaire. Un électricien  accusé "sans preuves", selon le tribunal, de fréquenter "des individus pratiquant un islam radical".

Cet électricien, originaire de Moissac (Tarn-et-Garonne), spécialisé dans le domaine nucléaire, salarié d'une entreprise prestataire d'EDF, s'était vu refuser son autorisation d'accès à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) en janvier 2019. 


Le ministre de l'époque, François de Rugy, avait confirmé ce refus. Le ministre a mis en avant que "le requérant est inscrit dans le fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique du ministre de l'Intérieur" et qu'une note d'avril 2019 des services de renseignement indique qu'il est "connu pour sa fréquentation de la mouvance salafiste", écrit le tribunal administratif dans sa décision rendue la semaine dernière.


Or, selon le TA, le ministre "ne se refère à aucun fait précis et circonstancié qui serait de nature à établir la réalité des relations avec des individus pratiquant un islam radical" et ne conteste pas non plus les témoignages favorables à cet électricien présentés devant le tribunal.

Dans ces conditions, la décision ministérielle est "annulée" et EDF doit "réexaminer la situation" de l'électricien dans un délai de deux mois, poursuit le TA. Cette décision implique qu'EDF ne pourra pas avancer une nouvelle fois les mêmes arguments pour éventuellement refuser de l'habiliter à travailler dans la centrale nucléaire de Nogent.

 

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