Pour prévenir les accidents, la préfète de la Lozère a décidé d'interdire les sauts de rochers dans le cadre de baignades. Cette restriction concerne les enfants relevant d'un accueil collectif de mineurs (ACM).
Centre de vacances, de loisirs, aérés, colonies ou accueils de scoutisme. Tous les ans plusieurs centaines de milliers d’enfants partent en accueils collectifs de mineurs (ACM). Des enfants parfois amenés à se promener en canoe-kayak et à sauter des rochers qui surplombent les bords de rivières ou de lacs. Un activité toujours très attendue par les gamins qu'ils ne pourront pas réitérer au cours de leurs sorties en Lozère puisque la préfecture l'a interdit dans un arrêté.
Prévenir les accidents
Pourquoi une telle mesure ? Tarn, Ardèche, Lozère, tous ces départements ont un point commun : des rivières et des activités de canyoning où les sauts de rochers sont incontournables. "Ils sont malheureusement accidentogènes sur des types d'accidents graves voire mortels", soutient la préfète. Et aujourd'hui aucune mesure n'encadre ces sauts.
Pourtant, encore l'été dernier, ils sont à l'origine de plusieurs décès en France. L'un d'eux a eu lieu en Ardèche lors d'un ACM. Un autre accident grave s'était tenu en Lozère.
Une mesure "aux contours flous"
Rémi Achouiantz, membre de l'équipe de B&ABA Sport Nature, qui propose notamment des sorties canyoning et kayak dans les Gorges du Tarn, s'inquiète qu'une telle décision "aux contours flous soit la porte ouverte" à des restrictions plus larges. Surtout, le guide dénonce "ce besoin de tout interdire plutôt que de faire plus d'éducation, de prévention, de permettre au public de comprendre le danger" sur des pratiques ou des comportements à risque.
"Cette règle concerne-t-elle ou encadrera-t-elle aussi les groupes accompagnés de guides détenant un brevet d'Etat ? Et puis, le canyoning n'est pas à proprement parler une activité de baignade. On ne sort pas la serviette pour s'installer sur le sable", partage-t-il perplexe.
Depuis la publication de l'arrêté, les appels de clients un peu perdus affluent. "J'ai contacté la préfecture mais c'est encore le flou artistique complet. En pleine saison, ce n'est vraiment pas le moment", regrette-t-il. Le canyoning représente 70% du chiffre d'affaires de la société pendant l'été. Pour l'heure, l'annulation totale d'une sortie a été recensée.
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