Pendant 24 jours, en plein coeur de l'été, l'eau a été coupée dans un immeuble de Sète où vivent dix familles. La société Veolia a été assignée en justice jeudi pour procédure illégale.
"L'eau c'est vital, pas optionnel." Marie-Hélène Clayeux est furieuse : comme les neuf autres familles de son immeuble à Sète, elle a été privée d'eau pendant 24 jours.
La compagnie d'eau Veolia a coupé l'eau aux habitants d'un immeuble de deux étages sous prétexte de non-paiement. Parmi les copropriétaires, une retraitée de 98 ans et un enfant de deux ans, particulièrement sensibles aux fortes chaleurs.
En cause : une facture impayée auprès de Veolia, car deux propriétaires n'ont pas réglé leur dû au syndic. Aussitôt elle se précipite sur internet pour savoir si la procédure est légale. Réponse, non. Depuis la loi Brottes du 15 avril 2013 et la validation du Conseil Constitutionnel en mai dernier, toute coupure d'eau par un distributeur est hors la loi.
Assignation en justice
Deux associations, France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France, ont donc assigné en justice Veolia le 2 juillet. La compagnie devra comparaître devant le tribunal de Nanterre pour coupure d'eau illégale le 21 prochain."C'est une pratique scandaleuse mais très courante", résume Emmanuel Poilane, de France Libertés. Selon lui, la méthode de Veolia est toujours la même : faire pression sur les habitants pour qu'ils obligent le syndic de la copropriété à payer les factures d'eau. "Souvent cela fonctionne assez vite, nous n'avons pas le temps d'être au courant", regrette-t-il.
Depuis l'action en justice, Veolia a remis l'eau dans l'immeuble. Marie-Hélène Clayeux est retombée sur le même agent, qui a rouvert l'alimentation, "atterré par la durée de la coupure".