Depuis le 19 janvier, place à la deuxième démarque. Mais une semaine seulement après le début des soldes, le bilan est plus que morose. A Toulouse, les commerçants affichent une baisse moyenne de 25% sur les ventes par rapport à l’an passé à la même période.
« Ce début de soldes est très mauvais ! » s’exclame Philippe Léon, le président de l'association des commerçants de Toulouse qui représente environ 2000 commerces sur la ville rose. Le décor est planté, ces soldes d'hiver 2022 ont, visiblement, très mal débuté.
Dans certains quartiers de Toulouse, les commerçants annoncent -42% de chiffre d'affaires par rapport à l'an passé. D'autre -20% . En moyenne, les commerçants toulousains plongent de 25% sur ce début de soldes.
Le variant Omicron plombe les soldes
Même si c'est très variable d'un quartier à l'autre, les baisses annoncées sont énormes. Il faut dire qu'entre la multiplication des contaminations au variant Omicron, les cas contacts et le télétravail imposé, les conditions sont catastrophiques pour vendre. C'est très inquiétant.
analyse Philippe Léon, président des associations des commerçants de Toulouse
En effet, beaucoup de toulousains sont confinés car contaminés, ou contraints à télétravailler et ne se déplacent pas en centre-ville en ce moment, du coup ces soldes d'hiver n'ont pas le succès escompté. Loin de là.
Beaucoup de commerçants inquiets
Malgré les rabais octroyés, les acheteurs ne sont pas au rendez-vous. " Il y a une morosité ambiante qui ne pousse pas à acheter et les commerçants toulousains sont très inquiets. En effet, beaucoup ont bénéficié de PGE (Prêt garanti d'Etat) pendant la crise sanitaire qu'ils vont devoir rembourser dès le mois de mars, or les soldes auraient pu les aider, mais les débuts sont très difficiles. C'est inquiétant."
A Toulouse, les commerçants ont cumulé de telles difficultés (manifestations tous les samedis avec la crise des gilets jaunes puis le Covid) qu'ils ne savent pas comment ils vont pouvoir payer leurs échéances de prêt quand elles vont arriver.
poursuit Philippe Léon, président de l'association des commerçants de Toulouse
Des commerçants qui ont, grâce aux aides de l'Etat, réussi à sauver leurs boutiques, mais qui risquent de devoir mettre la clé sous la porte ces prochains mois s'ils sont en incapacité de payer.
Une morosité aussi dans les villes moyennes
Dans des villes plus petites, comme Albi ou Castres, même constat. Ce début de soldes d'hiver n'attire pas les foules en centre-ville malgré des -50%, voire -60% affichés en vitrine au bout d'une semaine.
C'est vraiment pas terrible. Ces soldes s'inscrivent dans un contexte morose lié à la pandémie. L'an dernier on sortait d'un confinement donc on a connu une forme d'embellie, mais là, entre le variant Omicron et la hausse des contaminations cela n'encourage pas à l'achat !
Bernard Barthe, président de l'Union départementale interprofessionnelle des commerçants du Tarn
Un Covid mauvais pour les affaires, mais pas seulement. La multiplication des ventes privées, des opérations de déstockage en décembre perturbent les consommateurs qui ont dû mal à y voir clair.
Il n'y a plus "d'effet surprise"
"Cela manque de lisibilité. Il y a tellement de ventes privées, d'opérations de déstockage, que l'effet " soldes " ne marche plus. Il n'y a pas d'effet surprise. On avait déjà demandé de décaler cette période de soldes. Elle arrive trop tôt dans la saison. Et surtout il faudrait faire interdire toute vente promotionnelle un mois avant ces périodes de soldes ", précise Bernard Barthe de l'UDICT.
De plus les ventes en ligne ont explosé avec la pandémie; " Ça n'aide pas ", conclut Bernard Barthe. Tous espèrent que ce début de soldes ne soit qu'un départ raté.