Une erreur humaine est à l'origine d'un incident à la centrale nucléaire de Golfech (82). Considéré comme mineur, il intervient la veille d'une visite de l'Autorité de sûreté nucléaire, qui dans un récent rapport pointait du doigt la "dégradation" de l'exploitation de l'installation nucléaire.
L'information tombe au plus mauvais moment pour la centrale nucléaire de Golfech (82). Mardi 8 octobre, un ouvrier fait une erreur lors dune opération de vidange du circuit primaire de l’unité de production n°2.
"Pour mener à bien la vidange du circuit primaire, un salarié de la centrale doit manœuvrer une vanne située sur un évent du pressuriseur. Cependant, peu avant la réalisation de son activité, le salarié est interrompu et il ne manœuvre pas la vanne. Les opérations de vidange du pressuriseur ont été engagées sans l’ouverture de l’évent, et donc dans une phase inappropriée de l’arrêt. Conformément aux procédures, un contrôle a été réalisé. Il a permis d’identifier que la vanne de l’évent était fermée." raconte la direction dans ce communiqué de presse :
Dans un communiqué diffusé ce soir, la fédération Sortir du nucléaire exprime son inquiétude :
Les éléments qui nous ont été transmis et la communication lacunaire d’EDF nous inquiètent d’autant plus au regard de la situation très dégradée sur le site. Il est indécent que l’entreprise, dans son communiqué, rejette la faute sur "un salarié" pour détourner l’attention d’un problème plus global qui génère déjà des risques.(...) La course à la rentabilité menée par EDF, au détriment de la sûreté et de la sécurité des populations et des travailleurs, ne peut que déboucher sur des problèmes graves.
Une visite de l'ASN lundi
Même si l'évènement n'a eu "aucune conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité du personnel, ni sur l’environnement" et qu'il est considéré comme un incident classé 1 sur une échelle de 7, il a dû être signalé à l'Autorité de surêté nucléaire (ASN).Pire. Lundi, les installations tarn-et-garonnaises doivent subir une inspection poussée de la part de la même ASN. Cette visite intervient dans un contexte délicat pour la centrale de Golfech. Fin septembre, un rapport constatait la "détérioration" de la qualité d'exploitation de la centrale, qui s'est traduite par la déclaration "de nombreux incidents". En 2018 quatre "anomalies" (niveau 1 de l'échelle internationale de gravité des désastres atomiques, Ines) avaient eu lieu, selon les délégués pour l'Occitanie de l'ASN.
Un phénomène "nouveau" qui s'expliquerait par le renouvellement "en cinq ans de la moitié des effectifs".