L’enquête sur le tir d’un gendarme qui avait mortellement blessé un chauffeur routier sous emprise de cocaïne à Montauban (Tarn-et-Garonne) en août 2020 a été classée sans suite, a annoncé le parquet, estimant qu’il s’agissait d’un cas de légitime défense.
Jeudi, le procureur de la République de Montauban (Tarn-et-Garonne) Laurent Czernik a classé sans suite l’enquête sur le tir d’un gendarme qui avait mortellement blessé le 7 août dernier un chauffeur routier concluant à la légitime défense de la part du gendarme.
Une course-poursuite
Retour sur les faits. Le 7 août 2020, les gendarmes effectuent un banal contrôle routier sur un chauffeur routier de 35 ans près de Montauban. Positif à la cocaïne et sans permis, l'homme décide de prendre la fuite avec son 38 tonnes et refuse d'obtempérer. S'engage alors une course poursuite avec les forces de l'ordre sur une départementale puis sur l'autoroute.
Sur la rocade est de Montauban, les gendarmes essayent de le stopper à plusieurs reprises avec des mini-herses. Mais le conducteur poursuit sa route avec des pneus crevés.
Un véhicule de la gendarmerie le dépasse sur la rocade et lui barre la route mais le routier le percute et le traine sur plusieurs dizaines de mètres.
Un gendarme tire à quatre reprise pour le stopper
Un gendarme de 36 ans, témoin de la scène, dans un autre véhicule s'arrête sur le bas-côté et décide de faire feu à quatre reprises pour stopper le semi-remorque qui s'avançe vers lui. Il blesse alors mortellement le chauffard en fuite.
Après plusieurs mois d'enquête, le Parquet a conclu à "un usage légitime des armes". Un cas de légitime défense défini par l’article L 435-1 du code la sécurité intérieure qui précise que le recours aux armes à feu des policiers et des gendarmes n’est possible qu’en cas d’absolue nécessité et lorsque des personnes armées menacent leur vie ou leur intégrité physique ou celles d’autrui. Ce qui était le cas selon le procureur le 7 août dernier.
Un chauffeur déjà condamné sept fois
Ce routier, était intérimaire dans une société basée dans le Lot-et-Garonne et vivait chez sa mère. L'autopsie a révélé qu’il était sous l’emprise de la cocaïne au moment des faits. Il avait déjà été condamné à sept reprises dont trois fois pour avoir conduit sans assurance.
Le procureur de la République de Montauban a également indiqué qu’une deuxième enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse et qui portait sur le refus d’obtempérer et les mises en danger de la vie des gendarmes, a été elle aussi classée, suite au décès de l’auteur.
En juillet dernier, deux refus d'obtempérer en France avait causé la mort d’un policier et d’une jeune gendarme.