La maire LR de Montauban a donc été réélue, dimanche 28 juin, avec 54,45 % des voix. Brigitte Barèges entame ainsi son 4ème mandat dans la cité d’Ingres. Retour sur le parcours de cette femme politique de droite, habituée des déclarations controversées.
C’est donc sans grande surprise que la maire sortante de Montauban a été réélue, dimanche 28 juin. Brigitte Barèges s’apprête à entamer son quatrième mandat, sans jamais avoir été réellement inquiétée par ses adversaires, au fil des élections municipales.
Née le 1er mai 1953 à Toulouse, Brigitte Barèges née Taurines est la fille d’un conseiller général gaulliste du Tarn, Jean-Paul Taurines, élu durant 18 ans. Après des études de lettres classiques au lycée Bellevue d’Albi, elle entame des études de droit et est titulaire d’une licence de droit privé, d’un certificat d’études judiciaires et de criminologie, d’un DESS en droit notarial ainsi que du certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Elle commence à exercer ce métier en 1976 à Montauban, spécialisée en droit rural, surendettement et violences faites aux femmes et aux enfants.Sa carrière politique, elle, démarre en 1993 quand Brigitte Barèges adhère au RPR, dont elle devient la secrétaire départementale pour le Tarn-et-Garonne en 1999. Elle reste à ce poste quand le RPR devient l’UMP en 2002.
Plusieurs duels avec le socialiste Roland Garrigues
Brigitte Barèges brigue son premier mandat électoral en 2001 et arrache la ville de Montauban, à gauche depuis 36 ans, à son adversaire, le député-maire socialiste Roland Garrigues. Elle le bat dans le cadre d’une triangulaire avec le Front National, en remportant 51,4 % des voix, et devient ainsi la première femme maire de Montauban.Dans la foulée, elle devient députée de la première circonscription du Tarn-et-Garonne, en 2002, face à … Roland Garrigues. Elle le bat une nouvelle fois en 2007. Avant d’être réélue maire de Montauban face à une liste d’union de la gauche emmenée par Claude Mouchard.
L’aventure régionale
En 2010, Brigitte Barèges est investie par l’UMP pour mener campagne aux élections régionales, au détriment de Gérard Trémège, le maire de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Elle est battue par le socialiste Martin Malvy, qui réalise alors le meilleur score de gauche en France.Mais quelques mois plus tard, alors qu’elle siège dans l’opposition régionale, 9 conseillers régionaux quittent le groupe UMP du conseil régional et rejoigne Gérard Trémège dans un groupe dissident.
En 2014 enfin, Brigitte Barèges remporte une nouvelle fois les élections municipales, toujours dans une triangulaire avec Roland Garrigues et le Front national représenté par Thierry Viallon.
Une habituée des déclarations fracassantes
Brigitte Barèges n’est pas une élue locale inconnue du grand public français. Elle fait notamment parler d’elle en 2007, lorsqu’elle s’exprime sur la proposition de loi sur le mariage homosexuel. Elle a cette phrase : « Et pourquoi pas des unions avec les animaux ? » qui provoquera notamment l’ire des associations militant pour la défense LGBT.En 2011, en tant que maire de Montauban, elle est condamnée en première instance pour avoir refusé de marier un couple franco-tunisien qu’elle soupçonne de « mariage gris ». Si cette condamnation est annulée en appel, Brigitte Barèges est tout de même contrainte de célébrer l’union.
En 2012, évoquant la crise économique, elle propose d’instituer la préférence nationale. Un de ses thèmes de prédilection, qu’elle reprendra en 2019, à l’occasion du « grand débat » organisé par Emmanuel Macron. Devant un parterre de maires, Brigitte Barèges prend la parole pour parler immigration et terrorisme. Elle évoque alors le viol d’une octogénaire de sa commune en 2017, viol perpétré par un Algérien en situation irrégulière. Et finit sous les huées de la salle.Enfin, le 15 mars 2020, au soir du premier tour des élections municipales, et alors qu’elle est interviewée en direct sur France 3 Occitanie, Brigitte Barèges évoque un scrutin confisqué par la crise sanitaire, affirmant notamment : « Le coronavirus ne tue pas ».
Les affaires
En 2014, après sa troisième élection en tant que maire de Montauban, Brigitte Barèges voit ses comptes de campagne rejetés. Condamnée à un an d’inéligibilité par le tribunal administratif de Toulouse, elle fait appel et obtient gain de cause.Un an plus tard, elle est placée en garde à vue dans une affaire d’emploi possiblement fictif. Mise en examen pour « détournements de fonds publics par personne dépositaire de l'autorité publique ou investie d'une mission de service public », elle n’a pas été encore jugée. Une ordonnance de renvoi en correctionnelle des 4 personnes mises en examen dont elle, a été rendue en février 2020.
Ce soir, dimanche 28 juin 2020, second tour des élections municipales, Brigitte Barèges peut savourer sa victoire : elle a été consolidée par ses électeurs dans son bilan.