PORTRAIT. Romain Lopez, l'homme de Marion Maréchal et chantre de "l'union à droite" à Moissac

Romain Lopez a remporté le 28 juin la mairie de Moissac (Tarn-et-Garonne) pour le Rassemblement National. A 31 ans, l'élu proche de Marion Maréchal est déjà un professionnel de la politique. Son credo : "l'union à droite".

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Il est connu pour avoir été l’attaché parlementaire de Marion Maréchal, lorsqu’elle s'appelait encore Le Pen. Mais en remportant la mairie de  Moissac (Tarn-et-Garonne), Romain Lopez vient de se faire un nom sur la scène politique locale comme nationale.

Son score du premier tour, à 123 voix d’une élection directe, a été une véritable déflagration. Calme, posé, sans propos outranciers, alternant aussi bien le costume, que le short basket, la candidature du jeune militant du Rassemblement National a été extrêmement travaillée et policée.

Politique professionnel 

L’actuel conseiller à la région d’Occitanie du Rassemblement National a eu le temps de se préparer. Né à Moissac en 1989, titulaire d’un master de Sciences politiques et un autre d’histoire, le Moissagais se lance dès l’âge de 24 ans dans l’arène politique. Candidat FN lors des Départementales 2015 dans le canton du Pays de Serres Sud-Quercy (Tarn-et-Garonne), il perd au 2e tour avec 21,53 % des voix. La même année, il est candidat aux élections régionales 2015 (liste de Louis Alliot). En vain. Enfin, en 2017, il se présente lui-même aux Législatives. Il perd encore au 2e tour dans la circonscription de Moissac - Castelsarrasin avec 44,60 % des voix.
 
En 2020, il remporte son pari en marchant dans les traces de Marion Maréchal. Pour ses adieux (temporaires) à la politique, L’ancienne benjamine de l'Assemblée nationale avait conclu sa "tournée d’adieu" par une réunion publique dans le Tarn-et-Garonne, à Moissac, "auprès de son ancien assistant parlementaire". Un meeting dont le thème fût : "L'union, à droite."

Une ligne conservatrice et identitaire 

Une idée reprise et largement défendue par Romain Lopez durant sa campagne : "Notre liste « Retrouvons Moissac » a vocation à incarner la droite moissagaise dans son ensemble, du RN aux LR. C’est-à-dire, une droite sociale (qui aide les individus méritants et non les profiteurs abusant des aides sociales), une droite populaire (différente de cette pseudo-droite bobo qui préfère les nouveaux-arrivants aux ouvriers et employés moissagais), une droite nationale (qui défend le principe d’assimilation, l’identité nationale et communale face aux communautarismes)" avance-t-il dès septembre 2019 dans le magazine L’Incorrect, relais médiatique de la ligne conservatrice et identitaire de Marion Maréchal. Le logo du RN n’apparaîtra d’ailleurs pas sur sa liste, ni sur ses affiches de campagne.

Des tweets antisémites

Mais cette image propre et lisse est assombrie par plusieurs messages rédigés en janvier 2015, quelques jours après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo et contre des clients du magasin Hyper Cacher. Comme le rappel le quotidien Le Monde : "Sur l’une de ses publications, il réagissait à la formation d’un groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale : « Comme s’il n’y avait pas eu assez d’études sur ce sujet... » « Les apôtres du complexe victimaire ne savent plus quoi inventer », écrivait-il sur un autre Tweet à propos de Serge Klarsfeld, avocat, historien et président de l’association fils et filles de déportés juifs de France. Quant au troisième, il s’agit d’un message envoyé à Alain Soral – condamné à de multiples reprises, notamment pour ses propos antisémites – après les attentats de janvier 2015. « L’Europe, Charlie et... le Donbass ignoré de tous », tweetait Alain Soral. Réponse de Romain Lopez : « Sans parler des 2 000 chrétiens du Nigeria mais ils ne sont ni journalistes ni Juifs. Donc Le Système “se frego”." Se Frego comme la devise employée par les fascistes mussolinien.

"Une erreur de jeunesse" répond contrit Romain Lopez aux médias le questionnant à ce sujet. "Vous savez, ici, ces Tweet n’intéressent personne." conclut face au journal Le Monde, le candidat Rassemblement National.
 
Un "non sujet" pour les électeurs, selon lui. Conscient que ces écrits lui collent à la peau comme le "sparadrap du Capitaine Haddock", la tête de liste de "Retrouvons Moissac" a, juste avant le second tour des municipales, reçu le soutien vidéo de Paul-Alain Altar dit Alter, enfant juif réfugié à la Maison des enfants de Moissac pendant la guerre mais aussi grand-père du Délégué départemental du Rassemblement National de Haute-Garonne, Julien Leonardelli : "Je soutiens la liste de Romain à deux mains. Je suis vraiment de son côté. Tout en étant israélite mais Marine a beaucoup changé par rapport aux conneries que disait son père."
 
Ville des Justes parmi les nations, après avoir sauvé 500 enfants juifs de la déportation pendant la seconde guerre mondiale, Moissac tourne le dos à une partie de son histoire. 
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