Venus de toute la région Occitanie, plus de mille agriculteurs ont manifesté ce lundi 14 novembre à Toulouse contre la révision des aides aux zones défavorisées. Il y a eu quelques incidents avec les forces de l'ordre.
"Touche pas à ma zone def'" était-il écrit sur une banderole. Le message est clair : les agriculteurs de la région ne veulent pas entendre parler de la révision de la carte des zones défavorisées pour l'élevage. Les éleveurs sont excédés et manifestent à ce sujet depuis plusieurs semaines dans la région.
Partis de Caussade, ils ont rejoint Montauban dans la matinée empruntant l'autoroute A20.
#A20 dir° Montauban, entre Caussade (n°59) et Montauban (n°60) : 40 tracteurs sur VD. Bouchon => Sortie conseillée à Caussade. @Radio1077.
— VINCI Autoroutes (@VINCIAutoroutes) November 14, 2016
Les zones défavorisées sont des zones soumises à des contraintes naturelles (zone de montagne, zones défavorisées simples ou zones affectées de handicap spécifiques). Les agriculteurs qui y travaillent sont éligibles à l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), un complément d'aide pour des exploitations dans des milieux à plus faible rendement, par exemple en montagne.
Mais c'est le ministère de l'agriculture qui délimite les communes concernées en fonction de plusieurs critères et la carte est actuellement en cours de révision (et de réduction). Pour exemple, dans le Tarn-et-Garonne, le nombre de communes bénéficiaires passerait de 181 actuellement à 23.
FRSEA et Jeunes Agriculteurs, qui multiplient les actions locales depuis des semaines, ont donc décidé d'une grande manifestation régionale à Montauban ce lundi 14 novembre pour faire entendre leur voix.
@fdsea81 @jeunes_agri81 et @frseaoccitanie en place pour défendre la #zonedef à Montauban pic.twitter.com/UEFvZeUZIn
— FDSEA 81 (@fdsea81) November 14, 2016
"Le 22 septembre dernier, le ministère de l'Agriculture a publié un projet de zonage qui risque d'exclure 1058 communes actuellement classées en Occitanie", souligne la FDSEA de Haute-Garonne. "Pour les agriculteurs concernés, c'est un véritable couperet. L'ICHN par exemple représente entre 7.000 et 12.000 euros par an et par actif : c'est le salaire de l'éleveur qui disparaît. Se rajoute à cela des aides à l'installation revues à la baisse", souligne Philippe Jougla, président de la FDSEA haut-garonnaise.
Lors de cette manifestation, il y a eu quelques incidents, notamment devant la préfecture du Tarn-et-Garonne, dont des agriculteurs ont tenté de pousser les grilles, les CRS répliquant à l'aide d'un canon à eau et de gaz lacrymogènes.