Dans le Tarn, une buraliste d'Albi est visée par une plainte pour discrimination religieuse. Elle aurait demandé à une jeune femme de confession musulmane de retirer son voile pour prouver son identité. La buraliste en question a pris un avocat et compte bien s'expliquer devant la justice.
Une plainte pour discrimination religieuse vient d'être déposée contre une buraliste d'Albi par une jeune femme de confession musulmane. Vendredi 13 avril vers 16H30, Anaïs qui est accompagnée de son fils de 3 ans, vient récupérer un colis dans ce tabac-presse qui est également un point relais.
Convertie depuis des années, la trentenaire s'est installée dans le Tarn fin 2017 et elle porte le voile depuis un an. Son visage reste visible. Au moment de récupérer son colis, elle présente sa carte d'identité, mais la commerçante lui demande de se "dévoiler" expliquant que les consignes sont expliquées à l'entrée du magasin sur une affichette. Anaïs dit avoir proposé de se mettre dans un coin pour retirer son voile. Ce que la commerçante aurait refusé.
Après avoir récupéré finalement son colis grâce à l'intervention d'un autre client, la jeune femme est allée porter plainte pour discrimination religieuse. Elle a contacté le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) et a pris un avocat. A Albi, la buraliste en question est, selon certains témoignages, coutumière du fait. Ce que confirme la societé PICKUP qui a été alertée sur les réseaux sociaux. L'entreprise de colis explique sur son compte twitter (ci-dessous) avoir déjà demandé à ce relais de ne pas exiger des clients venant retirer un colis Pickup qu’ils ôtent leur voile ou turban.
... bien évidemment, un voile ou un turban ne fait pas obstacle à ce contrôle.
— Pickup (@Pickup_FR) 16 avril 2018
Nous avons déjà demandé à ce relais de ne pas exiger des clients venant retirer un colis Pickup qu’ils ôtent leur voile ou turban, un nouveau rappel va être fait dans ce sens.
En décembre 2017, une jeune femme avait déjà témoigné des mêmes faits. Une autre a publié un enregistrement audio sur Facebook en décembre 2016 (à écouter ci-dessous). Pour ces 2 affaires, la buraliste albigeoise comparaîtra devant le tribunal correctionnel d'Albi le 24 mai 2018.
Soupçonnée de discrimination religieuse, la buraliste en question a expliqué à France 3 Tarn être très affectée par toute cette affaire et affirme n'avoir jamais pratiqué de discrimination. Elle a pris un avocat et compte bien s'expliquer devant la justice. L'affichette sur la devanture a été retirée.
Reportage de Robin Doreau et Manon Bazerque de France 3 Tarn