"Il faut faire des pauses en politique, même forcées" : agent d'assurances, chômeur, fonctionnaire, les ex-députés en mode reconversion

6 députés de l'ex Midi-Pyrénées ne seront pas présents à l'ouverture de la session parlementaire en octobre prochain. Et pour cause. Ils ont été battus aux législatives de juillet dernier. Que deviennent-ils ? Comment vivent-ils leur "retraite" forcée ? Réponses

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26 sortants ont remis leur mandat en jeu suite à la dissolution de l'Assemblée nationale. À l’issue des législatives, une large majorité a retrouvé les bancs du Palais Bourbon. Mais 6 députés sont désormais des "ex". Finis les navettes entre Albi (Tarn), Montauban (Tarn-et-Garonne), Tarbes (Hautes-Pyrénées) et Paris.

Ils doivent construire une nouvelle vie et parfois relancer ou trouver une activité professionnelle. Une (mauvaise) passe pas toujours évidente à négocier et vécu avec plus ou moins de facilité. 

De la commission des Finances aux assurances 

Frédéric Cabrolier garde le moral. Il est même franchement content. "La vie est belle" estime le Tarnais. Et, pourtant, il a perdu son siège de député. Mais le représentant du Rassemblement National relativise. "Il faut faire des pauses en politique même forcée. J'ai déjà subi des défaites, ce n'est pas la première" souligne Frédéric Cabrolier

L'ancien parlementaire a trouvé une source de réconfort et de joie dans les JO de Paris.

Mais il n'en reste pas moins au chômage. Il ajoute immédiatement qu'il ne se plaint pas car il est bien indemnisé par l'assurance chômage. Une indemnisation qui, toutefois, est limitée à 18 mois. Il a déjà un projet pour "rebondir".

Je vais faire ce que je faisais : les assurances mais en indépendant

Frédéric Cabrolier

Sur le terrain politique, Frédéric Cabrolier dispose encore d'un mandat. Celui de conseiller municipal d'opposition à Albi. Défaite n'est pas synonyme de retraite anticipée. Frédéric Cabrolier a déjà fixé un âge butoir : 70 ans.

En attendant l'ex-député de 58 ans évoque ses prochaines batailles électorales notamment les municipales de 2026.

De députée ministre à présidente de l'ANRU ?

Dominique Faure a déjà changé plusieurs fois de terrain dans sa vie. Championne de France (cadette) de tennis, elle a décroché un diplôme d'ingénieur avant de passer par HEC et la direction de grands groupes (SFR, Véolia). Un parcours qui inclut également un volet politique avec des mandats locaux (mairie de Saint-Orens, Toulouse Métropole) et une expérience ministérielle.

Et ce n'est pas fini car Dominique Faure va devoir tracer de nouveau sa route. 

Après la dissolution de juin dernier, Dominique Faure a subi une double perte. Celle de son siège de députée (suite à une défaite électorale sur la 10e circonscription de la Haute-Garonne) et celle (programmée) de son portefeuille de ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. 

Ministre démissionnaire, Dominique Faure continue avec "beaucoup de plaisir à laisser une situation propre" à son successeur. Elle n'est pas "du tout dans les cartons et la débandade" et "reste ministre".

Mais elle sait que son temps est compté et qu'un "parachute" ne l'attend pas à l'Assemblée. Elle compte s'appuyer sur un "socle", la mairie de Saint-Orens et sa circonscription :"Je m'implique beaucoup à la mairie de Saint-Orens mais cela ne veut pas dire que je veux redevenir maire" précise-t-elle.

Parallèlement à son assise locale, la future ex-ministre évoque une option. La presse locale affirme que Dominique Faure est candidate à la présidence de l'Agence Nationale de Renouvellement Urbaine (ANRU).

Une hypothèse intéressante à laquelle je répondrai "oui" si le président de la République le décide

Dominique Faure

Valérie Rabault en retrait

Disparue du paysage politique depuis plusieurs semaines
C'est une des "claques" des législatives 2024. La gauche - sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP) - est désormais la première force parlementaire avec 178 députés. Cette victoire relative - le NFP reste loin de la majorité absolue - s'accompagne toutefois de la défaite de l'une des figures du PS : la Tarn-et-garonnaise Valérie Rabault.

Rapporteure générale du budget, présidente de groupe, 1ere vice-présidente de l'Assemblée, la socialiste était destinée à jouer un rôle charnière dans la phase politique qui se déroule depuis la dissolution décrétée par Emmanuel Macron.

Valérie Rabault a même ouvertement évoqué une candidature au poste de Première ministre de cohabitation. Cette nomination est désormais hautement improbable et même pratiquement impossible depuis la défaite de Valérie Rabault aux législatives. D'ailleurs, selon une source, l'ex parlementaire rejette elle-même toute perspective de "retour". Son leitmotiv serait : " je suis battu, je n'ai plus de légitimité". 

Selon plusieurs élus du Tarn-et-Garonne, l'ex députée a presque disparu du paysage depuis plusieurs semaines. Sa dernière apparition publique remonte au 24 juillet dernier, lors d'une cérémonie à Montauban. Une source affirme que, présidente de la commission des finances du conseil départemental, Valérie Rabault travaille ses dossiers et la future session budgétaire. 

Un effacement local qui, toutefois, n'est pas raccord avec la présence toujours active et parfois très politique de Valerie Rabault sur les réseaux sociaux. Même si cette présence peut laisser parfois transparaître une certaine "nostalgie".

Un retour dans la finance ?
Valérie Rabault subit une éclipse sur la scène politique nationale. Mais, en revanche, elle dispose toujours de deux mandats : à la mairie de Montauban et au conseil départemental du Tarn-et-Garonne. 

Une personnalité locale évoque une possible nomination à un poste de vice-présidente au conseil départemental. Un maire s'interroge à haute voix sur une possible candidature à la mairie de Montauban. Un scénario que Valérie Rabault a elle-même évoqué implicitement dans un communiqué de presse.

Le landerneau politique bruisse de bruits plus ou moins contradictoires. Un fin connaisseur du Tarn-et-Garonne parle même d'un possible retour de Valérie Rabault à son premier métier : la finance internationale.

Pour meubler un agenda désormais "vide", des participations à des conseils d'administration pourraient tenter l'ancienne hiérarque de l'Assemblée. Il s'agit d'une pure et simple spéculation. Avant d'entrer en politique, Valérie Rabault a occupé des fonctions stratégiques, à Londres puis Paris, dans une grande banque française, BNP Paribas. Cette activité a d'ailleurs été hautement rémunératrice. Les adversaires comme les proches de Valérie Rabault soulignent le train de vie modeste de Valérie Rabault et son absence d'attrait pour l'argent. Son entourage rappelle qu'elle paye de sa poche la moindre place de match ou de spectacle. 
Pour le moment, l'ex députée reste silencieuse sur ses projets et sa "reconversion". Cela alimente forcément toutes les hypothèses. Il faut dire que des précédents montrent que tout est possible.

Reconversions proches du monde politique

L'ancien député de la Haute-Garonne, Christophe Borgel a été le patron des investitures au PS avant de défendre les intérêts d'une association regroupant des maires de retraite. Plus récemment, un autre parlementaire, toujours de la Haute-Garonne, Michael Nogal est parti dans le privé avant de revenir en politique en tant que chef de cabinet du secrétaire général du parti d'Emmanuel Macron.

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