La justice s’intéresse à la gestion du circuit d’Albi et soupçonne une sortie de route. Une enquête préliminaire a été ouverte pour escroquerie et détournement d’argent public.
De l’argent public a-t-il été utilisé pour renflouer les caisses d’une société privée ? Des associations sportives ont-elles été transformées en "aspirateurs" à subventions ? Les investigations pour répondre à ces questions ont duré plus d’un an. La brigade de recherche de la gendarmerie d’Albi a passé au crible la gestion et l’exploitation du circuit automobile d’Albi. Une gestion et une exploitation confiées par la mairie à un délégataire privé, la société DS Events, depuis avril 2015. Selon nos informations, l’enquête préliminaire est ouverte pour escroquerie et détournement d’argent public. Elle vient de se terminer et un rapport a été remis au procureur de la République
Deux associations sportives au cœur de l’enquête
Au cœur de l’affaire se trouvent deux associations sportives. L’une d’elles, l’association des sports automobile (ASA), est présidée par Didier Sirgue, pdg et actionnaire de DS Events, la société crée pour assurer la délégation de service public (DSP).Ces deux associations ont bénéficié de subventions publiques de la part de la mairie d’Albi, du conseil départemental du Tarn et du conseil régional d’Occitanie.
Entre 2016 et 2019, la mairie d’Albi a versé 80 000 euros au Moto Club Circuit d’Albi et à l’ASA.
Des associations paravents ?
Problème : ces associations ont une activité économique (perception de droits des pilotes et prestations commerciales) et ne pouvaient pas, de ce fait, percevoir de l’argent public.Selon nos informations, les services juridiques du conseil régional ont relevé l’anomalie et les subventions ont été suspendues. Même chose s’agissant du conseil départemental du Tarn. Les subventions ont été transformées en partenariat.
Pour un avocat spécialisé, "le montage laisse à penser que les associations sont en réalité des paravents pour capter des subventions".
Le délégataire dément
Le PDG de DS Events dément toute malversation."Le circuit, c’est un déficit de 220 000 euros. On ne va pas faire de bénéfice grâce aux associations qui participent, en vertu de la délégation de service public, au fonctionnement du circuit. Au contraire, c’est nous qui prenons en charge, à nos risques et périls, les manifestations organisées par les associations. Elles ne nous rapportent pas de l’argent et on ne fait pas de bénéfices" indique Denis Sirgue.